Coiteux refuse de destituer le maire agresseur de Baie-Trinité
Le ministre des Affaires municipales dit ne pas pouvoir agir pour le moment
BAIE-TRINITÉ | Le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux n’interviendra pas pour destituer un maire qui a agressé sexuellement une employée de sa municipalité, même s’il trouve ça «malheureux» pour la victime.
La victime Caroline Lamarre a lancé un cri du coeur, mercredi, en demandant au gouvernement un décret afin que le maire de Baie-Trinité, Denis Lejeune, soit destitué. Le maire a été reconnu coupable d’agression sexuelle envers elle, en 2015.
Les événements se sont produits au bureau municipal alors que la mère de famille était secrétaire à la municipalité. L’affaire a mené à un changement législatif. Dorénavant, un élu reconnu coupable dans un tel contexte ne peut plus siéger.
JUSQU’EN AOÛT
Malgré un refus de la Cour d’appel d’entendre la cause de Denis Lejeune, la Commission municipale du Québec ne peut toujours pas mettre un terme au mandat du maire.
Elle doit attendre que le délai de son droit d’aller en Cour suprême soit écoulé. Il pourra donc demeurer en poste au moins jusqu’en août.
«Dans le cadre des lois actuelles, on a utilisé tous les moyens», a dit le ministre des Affaires municipales Martin Coiteux, interpellé sur la situation par l’opposition, hier, à l’Assemblée nationale. «Est-ce qu’il y a d’autres moyens dont on devrait disposer pour l’avenir? Bien là, c’est tout le travail législatif qu’on a à faire en respectant, évidemment, la Charte des droits et libertés», a-t-il poursuivi.
MISE EN TUTELLE DEMANDÉE
L’opposition a demandé une mise en tutelle de la municipalité de Baie-Trinité. Le ministre des Affaires municipales a indiqué que dans ce cas-ci, cela ne réglerait pas la situation.
Ce n’est pas la première fois que le ministre est interpellé sur cette affaire. En octobre, une lettre signée par 126citoyens de Baie-Trinité qui compte 400 résidents lui a été acheminée.
Ils réclamaient la suspension temporaire du maire jusqu’à la fin des procédures judiciaires, la mise sous tutelle du conseil municipal et un plan pour la vérification des états financiers de Baie-Trinité.
La lettre décrit une atmosphère «nocive» et parle «d’abus de pouvoir» en provenance de la mairie.
«La situation est telle que nul ne peut prendre la parole sans risquer de recevoir menaces et injures en pleine séance du conseil et risquer d’être la cible de représailles», peut-on y lire.
On y souligne également que certains élus de Baie-Trinité semblent «démunis» face à la polémique.