Au coeur d’une nouvelle guerre commerciale
Le DoC américain enquêtera sur les accusations de Boeing
Bombardier n’est pas au bout de ses peines. Le Department of Commerce (DoC) des États-Unis a déclenché hier une enquête sur l’avionneur et ses C Series, à la suite d’accusations de Boeing. L’entreprise et le gouvernement du Québec promettent de réagir.
Le DoC des États-Unis lance une enquête concernant les allégations de «dumping», c’est-à-dire de vente à un prix inférieur au coût de production, et de concurrence déloyale sur l’entreprise québécoise.
«Le marché américain est le plus ouvert du monde, mais nous devons prendre des mesures si nos règles ont été brisées», a déclaré le secrétaire du Commerce, Wilbur Ross. «Tout en s’assurant que l'affaire est décidée de façon juste et équitable, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour défendre les entreprises américaines et leurs travailleurs.»
AVIONS À RABAIS ?
À l’origine des plaintes émises au DoC et à la Commission du commerce international (ITC) des États-Unis: la vente de 75 avions C Series de Bombardier à Delta Airlines, l’an dernier. Boeing soutient que Bombardier s’est «embarquée dans une campagne agressive pour vendre ses avions de la C Series sur le marché américain à des prix absurdement bas».
Les avocats de Boeing allèguent aussi que les subventions reçues par Bombardier de la part de Québec et d’Ottawa permettent à l’entreprise montréalaise de s’attaquer injustement au marché américain.
L’audience d’hier du DoC sera suivie d’une annonce de l’ITC concernant son volet de l’enquête le 12 juin.
Bombardier promet de démontrer que la pétition de Boeing «n’est pas fondée et léserait les sociétés aériennes, les voyageurs et l’innovation» dans le secteur aérospatial. La poursuite de Boeing menace plus de 20 000 emplois aux États-Unis, selon elle. «Boeing n’a pas perdu une seule vente à cause des avions C Series et [...] n’était pas en concurrence avec les avions C Series pour la commande de Delta.»
« DÉFENDRE VIGOUREUSEMENT »
Le gouvernement Couillard s’engage à «défendre vigoureusement ses interventions» dans le projet C Series de Bombardier. «Le Québec se conforme aux engagements internationaux [...] et l’investissement du gouvernement s’est fait dans le respect des règles internationales du commerce», dit-on.
Aussi visée par la plainte, la Caisse de dépôt et placement, actionnaire de Bombardier, compte également réfuter les allégations «choquantes et sans fondement».