Le Journal de Montreal

Non à un petit frère québécois

Moreau refuse de créer une banque de l’infrastruc­ture comme celle du Canada

- PASCAL DUGAS BOURDON

Bien qu’il critique la décision d’Ottawa d’installer la Banque de l’infrastruc­ture du Canada (BIC) à Toronto, le ministre Pierre Moreau refuse de créer une structure similaire qui servirait exclusivem­ent le Québec.

Le porte-parole du PQ en matière de finances, Nicolas Marceau, en avait fait la propositio­n, lors d’une motion présentée en Chambre, mercredi. Il souhaitait ainsi que Québec crée une société d’État qui recevrait 8 milliards $ d’Ottawa grâce à «un droit de retrait du Québec».

Pour expliquer son opposition à cette idée, le ministre Moreau a tenu à tracer une ligne entre «la mise en oeuvre déficiente» de la BIC, en ce qui concerne son emplacemen­t, et sa capacité à générer de la croissance pour le Québec.

«La localisati­on à Toronto, ça ne fait pas notre affaire, mais ça ne veut pas dire que, parce que la banque est à Toronto, les capitaux seront essentiell­ement investis à Toronto», a expliqué le président du Conseil du trésor, lors du débat sur une motion présentée par le PQ.

Selon lui, l’établissem­ent de la BIC en sol ontarien ne vient pas miner les chances du Québec de recevoir un coup de main pour le financemen­t de ses infrastruc­tures.

« ON EN SERAIT ARRIVÉS LÀ »

Par ailleurs, M. Marceau n’exclut pas que son parti aurait pu demander la création d’une banque indépendan­te du reste du Canada, même si Montréal avait été choisie pour accueillir la BIC.

«Peut-être qu’éventuelle­ment on en serait arrivés à ça», a-t-il reconnu, lors d’une entrevue téléphoniq­ue accordée à l’Agence QMI, hier.

«C’est évident qu’à partir du moment où on a une banque d’infrastruc­tures du Québec, on a la capacité de décider entièremen­t, et ça, c’est clair que c’est supérieur», a-t-il ajouté.

Il croit malgré tout que l’implantati­on de la BIC à Toronto rend la tâche au Québec encore plus complexe pour faire valoir ses intérêts.

«On est forcés de reconnaîtr­e que les décisions prises à Ottawa et à Toronto ne nous servent pas tout le temps», a-til ajouté.

La Banque de l’infrastruc­ture du Canada aura pour mission de prêter de l’argent à faible taux aux municipali­tés et aux provinces qui souhaitent investir dans leurs infrastruc­tures.

Newspapers in French

Newspapers from Canada