Plus de taxes sur l’essence et de moins bonnes routes
Les Montréalais paient 200 $ de plus en taxes sur l’essence qu’en moyenne au Canada tandis que la qualité des routes sur l’île et ailleurs dans la province n’est pas à la hauteur, dénonce la Fédération canadienne des contribuables.
«C’est très frustrant. On paie beaucoup de taxes, mais on n’a pas les résultats qu’on serait en droit d’avoir. On se demande ce qui est fait avec cet argent», s’insurge Carl Vallée, directeur au Québec de la Fédération canadienne des contribuables, en montrant un profond nid-de-poule, qui est chapeauté d’un cône orange depuis deux mois sur le chemin de la CôteSaint-Luc.
Un automobiliste montréalais paie en moyenne 923$ de taxes sur l’essence par année. C’est seulement à Terre-Neuve que les taxes sont plus élevées que dans la métropole québécoise.
2,9 MILLIARDS $
C’est donc 2,9milliards$ qui sont versés aux gouvernements provincial et fédéral avec les six taxes prélevées sur chaque litre d’essence à Montréal.
«En Ontario, ils paient 10cents de moins le litre en taxes et on n’a pas besoin d’aller très loin dans leur province pour constater que les routes sont en meilleur état. Chez nous, on met des pansements sur des jambes cassées», illustre M. Vallée.
L’organisation demande donc aux gouvernements de mettre l’argent des taxes sur l’essence, sauf celui déjà dédié au transport en commun, dans un fonds entièrement réservé aux infrastructures routières.
François Bonnardel de la Coalition Avenir Québec soutient que les contribuables sont effectivement en droit de s’attendre à ce que l’entretien des routes soit adéquat, d’autant plus que les Québécois sont les plus imposés en Amérique du Nord.
18 G$ SUR 10 ANS
«On a des surplus, on pourrait au moins remettre 1000$ aux familles pour compenser», propose-t-il.
La porte-parole du ministre des Finances a indiqué au Journal que 18 milliards $ sur 10 ans ont déjà été réservés pour le réseau routier. Elle a ajouté que les principales contributions des automobilistes sont déjà versées en très grande partie dans des fonds visant à améliorer les infrastructures routières et celles du transport en commun, tel le Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT).
La Ville de Montréal a aussi indiqué avoir investi massivement depuis 2014 et compte injecter 1milliard $ dans son plan 2017-2019.
Le gouvernement fédéral n’a pas rappelé Le Journal.