Enfin! « » - Christine Girard
L’or olympique 5 ans plus tard
QUÉBEC | Il a fallu presque cinq années pour réparer une injustice, mais la correction est maintenant définitive dans l’histoire : l’haltérophile Christine Girard est sacrée championne olympique dans la catégorie des 63 kilos des Jeux olympiques de Londres.
Depuis vendredi, le Comité international olympique et la Fédération internationale d’haltérophilie identifient l’athlète originaire de Rouyn-Noranda comme médaillée d’or du concours disputé le 31 juillet 2012.
Cette décision confirme que la Russe Svetlana Tzarukaeva, qui avait provisoirement été créditée de la première place, a maintenant épuisé son recours d’appel après avoir été épinglée pour dopage, selon les résultats d’une nouvelle analyse d’échantillons dévoilés en juillet 2016.
De médaillée de bronze, qu’elle était devenue au centre ExCeL de Londres, Girard est depuis passée à championne après que la Kazakhe Maiya Maneza, à l’origine médaillée d’or, a elle aussi été disqualifiée pour dopage le 27 octobre dernier.
«Ma première réaction a été : enfin!», a commenté la Québécoise, jointe hier à White Rock en Colombie-Britannique, où elle habite.
DOUBLE MÉDAILLÉE
Durant cette ère de lutte antidopage lancée par de nouvelles analyses d’échantillons prélevés à Pékin et Londres, cette récompense ultime offerte à Girard s’ajoute à celle précédente reçue en juillet 2016. Quatrième aux Jeux de 2008, elle avait été créditée de la troisième place après que la Kazakhe Irina Nekrassova eut été sommée de rendre sa médaille d’argent pour avoir été testée positive.
Ce double dénouement ne lui redonnera pas le bonheur manqué de vivre une cérémonie des médailles aux Jeux olympiques, rappelle toutefois l’Abitienne d’origine.
«Maintenant, quand j’y repense, il y a un petit côté de moi qui me dit que ça aurait dû être tellement plus. Ça aurait dû être l’hymne national du Canada qui aurait joué et pas seulement pour moi, mais aussi pour mes parents, qui étaient dans la salle, pour mon conjoint, pour mon entraîneur. On a tous perdu un moment qui aurait dû nous appartenir», regrette l’athlète de 32 ans.
MESSAGE D’ESPOIR
Le total de 236 kilos soulevé par Girard aux Jeux de 2012 prévaut désormais sur les triches de 245 kilos de la Kazakhe Maneza et de 237 kilos de la Russe Tzarukaeva.
«Plusieurs entraîneurs de ces pays, dont la Russie, vont dire qu’ils ne savent pas s’entraîner sans drogues parce qu’ils l’ont toujours fait et qu’ils croient que c’est la norme. J’espère que ma performance va démontrer que c’est possible. J’espère qu’ils vont pouvoir le comprendre et que ça va aider à changer les mentalités de ces pays.»