Le Journal de Montreal

Des auberges pour les consommate­urs de cannabis

Un Américain veut exporter son concept « bed and breakfast » à Montréal et Québec

- ANTOINE LACROIX

Des bed and breakfast qui misent sur le pot pour attirer leur clientèle pourraient ouvrir à Montréal et Québec dès que le cannabis sera légal au Canada.

La chaîne Bud+Breakfast permet à ses clients la consommati­on du cannabis sous toutes ses formes, en plus de fournir sur place un chef formé pour cuisiner avec de la marijuana.

Papiers à rouler, pipes en verre, alcool, déjeuners et collations sont fournis à volonté sur place. Seule la marijuana doit toutefois être fournie par le client (voir autre texte).

«Je suis très intéressé à faire une expansion au Québec. Je n’ai aucun doute que ça pourrait devenir des villes prisées pour la consommati­on de pot», a signifié au Journal Joel Schneider, président et fondateur de Bud+Breakfast.

«Depuis que Justin Trudeau s’est affiché pro-cannabis, je suis la situation avec beaucoup d’intérêt. Dans les derniers mois, c’est devenu clair pour moi que je devais tenter le coup ici.»

L’Américain viendra d’ailleurs visiter la métropole et la Vieille Capitale à la mi-juin pour repérer des bâtiments qui rempliraie­nt ses critères pour une future implantati­on, si les lois en place au moment de la légalisati­on le lui permettent.

«Il y a tellement de gens partout à travers le monde qui adorent le pot. Montréal et Québec attirent déjà le tourisme internatio­nal et ça ne pourrait qu’augmenter, en devenant des destinatio­ns reconnues pour leur ouverture au cannabis. Il y a beaucoup d’argent à faire dans cette optique», lance M.Schneider, un ancien avocat qui avait 30 ans de carrière, au moment où il s’est lancé dans l’hôtellerie, en 2014.

6 À 12 CHAMBRES

Le modèle d’affaires des Bud+Breakfast préconise des bâtiments qui comportent de six à 12 chambres, en plus d’avoir une cuisine, une salle à manger ainsi qu’un salon. Chaque chambre possède sa propre salle de bain.

«On veut quelque chose où les gens se sentent à la maison, même en étant loin de chez eux. Mais on veut aussi quelque chose qui va créer un sentiment de communauté entre les clients, puisqu’ils sont tous réunis pour la même passion», raconte l’homme d’affaires âgé de 58 ans.

Les clients paient de 299 $ à 399$ par nuit, selon la grosseur de la chambre.

La marijuana étant reconnue pour stimuler l’appétit, de la nourriture est servie en tout temps.

«Les clients ont un excellent déjeuner fourni chaque matin. Toute la journée, ils ont accès à des collations, de la bière et du vin, de l’eau, à volonté. On prend soin de nos clients. À 16 h 20 (heure reconnue pour les consommate­urs de cannabis), des hors-d’oeuvre sont servis», explique l’entreprene­ur, qui a ouvert l’établissem­ent avec sa femme Lisa.

Son «concept unique» lui permet d’avoir chaque mois un taux d’occupation de plus de 90% dans son établissem­ent nommé Adagio, à Denver.

« ENDROIT SÉCURITAIR­E »

Alors qu’il est interdit de fumer du pot dans les rues du Colorado, sous peine d’une amende de quelques centaines de dollars, Joel Schneider affirme fournir un «endroit sécuritair­e» pour consommer.

«Les gens n’ont pas à se cacher ici, ils peuvent fumer dans toutes les aires communes. Ils viennent découvrir Denver, ils achètent des produits dans des dispensair­es», souligne-t-il.

 ??  ?? L’auberge Adagio à Denver gérée par Lisa et Joel Schneider offre six suites aux clients. Une cour arrière privée a été aménagée où des repas et consommati­ons sont servis.
L’auberge Adagio à Denver gérée par Lisa et Joel Schneider offre six suites aux clients. Une cour arrière privée a été aménagée où des repas et consommati­ons sont servis.
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JOEL SCHNEIDER Propriétai­re

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