Il vide son gym et disparaît
Les clients d’une salle de sport se disent lésés après que le propriétaire ait fermé l’endroit sans prévenir
Une salle déserte, une centaine de clients furieux et une vingtaine de plaintes. Voici ce que laissent derrière eux un homme et son fils, aujourd’hui introuvables, après avoir fermé la salle de sport qu’ils géraient ensemble en prétextant des rénovations.
Dans ce gym situé au centre-ville, on offrait un tarif défiant toute concurrence soit 100 $ pour 15 mois, à régler en argent ou débit uniquement.
Il y a un mois, Bechir Nouri s’est laissé tenter et s’est inscrit. Deux semaines plus tard, alors qu’il se rendait à son entraînement habituel, il a découvert que la salle était fermée.
«Ils ont juste collé un bout de papier qui parle de rénovations, mais c’est un mensonge. Ils ont pris les machines et ils ont crissé leur camp!»
M. Nouri n’est pas le seul client en colère contre le propriétaire de la salle.
Du côté de l’Office de la protection du consommateur, on indique avoir reçu pas moins de 19 plaintes au cours des deux dernières années concernant ce commerçant, dont quatre dans les 15 derniers jours.
Par ailleurs, l’entreprise a déposé un cautionnement de 1500 $ qui pourrait servir à rembourser les clients.
Si le montant à rembourser dépassait cette somme, elle serait divisée équitablement entre les clients abusés, comme le prévoit la loi.
UNE FERMETURE BIEN PRÉPARÉE
Plusieurs clients et témoins pensent que le gérant des lieux avait planifié cette fermeture de longue date.
Ainsi, Joelle Aspirot, la gérante d’un bar voisin, a vu l’homme vider les lieux méthodiquement avec l’aide de son fils en quelques jours seulement.
«Quand je leur ai demandé ce qu’ils faisaient, ils m’ont parlé de rénovations, mais ils avaient comme un sourire en coin.»
Depuis la fermeture, le propriétaire est injoignable. Le représentant du Journal s’est rendu chez lui sans que personne ne lui ouvre.
Marianne McLean, qui s’est inscrite dans ce gym à la mi-mars, pense s’être déjà fait avoir par le même homme, de la même façon, il y a presque 30 ans!
«À l’époque, il gérait un autre gym au centre-ville. Là aussi, il avait fermé brusquement.»
«Quand je l’ai vu, je l’ai tout de suite reconnu! Évidemment, quand je me suis inscrite, je ne pensais pas que c’était lui le propriétaire.»
Avant de disparaître, le propriétaire et son fils ont tout essayé pour remplir leur portefeuille. Guillaume Couture fait partie des nombreux clients qui se sont vus proposer une promotion ces dernières semaines.
«Ils voulaient à tout prix que je renouvelle mon abonnement. Leur but c’était d’encaisser un maximum avant de partir.»