Le Journal de Montreal

Une salle « broche à foin » et « dégueulass­e »

- CAMiLLE GARNiER

Si les tarifs du gym, désormais fermé, étaient alléchants, ses membres devaient s’attendre au minimum en matière de services.

«Quand je me suis inscrit, je n’ai pas reçu de contrat», se rappelle Bechir Nouri.

«On m’a simplement donné un bout de carton comme carte de membre.»

Cette carte à l’allure artisanale, Bechir a fini par se la faire confisquer, sans bien comprendre pourquoi.

«Le propriétai­re m’a demandé de la lui redonner en me disant qu’il allait la faire plastifier, mais il ne me l’a jamais rendue.»

«Maintenant, je pense qu’il voulait récupérer les preuves d’abonnement avant de fermer la salle.»

Guillaume Couture, un autre membre, a lui bel et bien reçu un contrat. Mais comme a pu constater Le Journal, cette simple feuille de papier n’offrait à Guillaume aucune protection en cas de fermeture.

UNE CLIENTÈLE VULNÉRABLE

Certains clients, comme Marianne McLean, se sont acquittés de frais supplément­aires pour des services de base.

«J’ai payé 30 $ pour un casier. Maintenant, la salle a fermé, et mes affaires sont coincées dedans.»

Janie Bolduc, elle, ne s’est inscrite que pour un mois d’essai. Et elle a vite compris dans quel genre d’endroit elle mettait les pieds.

«Le cuir de certaines machines était déchiré et il faisait une chaleur abominable. Dans l’ensemble, c’était un peu dégueulass­e et broche à foin, mais il faut dire que ce n’était pas cher.»

Bechir Nouri pense justement que ces tarifs alléchants étaient une manière de piéger des gens vulnérable­s.

«À ce prix là, il y a des gens très pauvres qui s’inscrivent simplement pour profiter des douches et des toilettes. J’en connais.»

«J’ai vraiment de la peine pour eux qu’on leur ait pris leur argent. 100 $, c’est beaucoup pour certains!»

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