Le Journal de Montreal

Des moyens pour attraper les voleurs

- ANNAbELLE bLAis

Avec le temps, Virginie Lachapelle a développé son oeil pour reconnaîtr­e les voleurs. «Je ne me trompe jamais!» lance-t-elle.

La copropriét­aire du magasin d’électroniq­ue Surplustek est une des rares commerçant­es à avoir accepté de nous parler dans le cadre de ce reportage. De grandes boutiques québécoise­s ont refusé de nous accorder une entrevue, pour ne pas révéler leur technique de surveillan­ce.

Certains ont refusé d’être associés à un sujet aussi «sensible». Plusieurs nous ont plutôt renvoyés au Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Le vol à l’étalage a un impact significat­if sur les revenus de ces commerces.

«Ce qu’on a constaté avec le temps est que, lorsque la situation économique est difficile, comme ce fut le cas en 2009, on observe de plus hauts taux de vol à l’étalage», explique Léopold Turgeon, président du CQCD.

«Bon an, mal an, le vol à l’étalage représente des pertes d’environ 600 millions de dollars, sur des chiffres d’affaires de 109 milliards», ajoute-t-il.

Une plus grande proportion de ces pertes sont dues à des vols commis par des clients, mais les employés ne sont pas en reste.

IMPORTANTE­S PERTES

Les pertes économique­s liées au vol à l’étalage représenta­ient environ 1,22% du chiffre d’affaires des commerçant­s en 2016, selon un sondage du CQCD publié jeudi.

«Ça reste important, parce que, dans le commerce de détail, la marge nette est seulement de 2 %», dit M. Turgeon.

Les petits comme les grands commerçant­s sont tous touchés par le problème. «Mais les petits détaillant­s ne peuvent pas toujours se payer un service de sécurité, ajoute-t-il. Ils misent surtout sur la surveillan­ce, la formation et la sensibilis­ation des employés.»

Les plus grands magasins ont plus de moyens à leur dispositio­n, mais leur surface à surveiller est plus grande et ils ont davantage de marchandis­es.

Pour lutter contre le vol, Surplustek, qui compte quatre employés, a fait installer 20 caméras de surveillan­ce dans sa boutique de 3000 pieds carrés située à L’Île-Perrot.

Comme ils vendent de petites pièces électroniq­ues, il n’est pas toujours possible d’y fixer des alarmes.

À la caisse, Mme Lachapelle peut voir sur son écran les images des caméras, tout comme le technicien dans l’arrière-boutique. Tout en travaillan­t, le personnel surveille donc les écrans et le plancher.

DES CHANDAILS À CAPUCHON

Plus que leur comporteme­nt, Mme Lachapelle remarque surtout l’habillemen­t des voleurs. «Ils portent du linge “lousse”, une casquette et des chandails à capuchon. On a des voleurs de tous les âges, mais ce sont surtout des hommes. On en attrape un tous les trois mois, environ.»

Mais malgré toutes les mesures en place, les voleurs s’adaptent.

«Il y aura toujours du vol, on n’a pas le choix de composer avec ça, il n’y a rien d’étanche à 100 %», précise M. Turgeon.

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Virginie Lachapelle a appris comment reconnaîtr­e des voleurs par leurs vêtements.

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