Nouvelle saga historique dans les années 1920
Après s’être plongée dans la Seconde Guerre mondiale pour sa série L’amour au temps d’une guerre, la prolifique Louise Tremblay d’Essiambre a choisi d’explorer un petit village entre Québec et Montréal au début des années 1920 pour sa nouvelle saga histor
À la suite d’un incendie qui a complètement ravagé leur demeure de SainteAdèle-de-la-Merci, petit village fictif que Louise Tremblay d’Essiambre situe quelque part entre Montréal et Québec, Jacquelin Lafrance et sa belle, MarieThérèse, doivent se retrousser les manches pour assurer la survie de la famille.
Ayant tout perdu, le brave cordonnier n’a pas d’autre choix que prendre le chemin des chantiers pour faire vivre sa femme et ses six enfants. Mais un malheur n’arrive souvent jamais seul et le couple, amoureux fou, devra surmonter de nombreuses épreuves.
Louise Tremblay d’Essiambre s’est passionnée pour cette époque qui précède le grand krach de 1929. «C’est un nouvel univers. J’avais peur, au début. J’avais l’impression d’être sur le tremplin de 20 mètres... Ces dernières années, j’avais l’impression que je me mettais les pieds dans de bonnes pantoufles confortables et que ça irait bien. Mais là, c’est tout nouveau... D’un livre à l’autre, je suis toujours inquiète», confie l’auteure d’expérience, qui a écrit plus de 40 romans.
VILLAGE INVENTÉ
Mais où peut donc être ce village? «Le village, je le vois comme la tête d’un triangle, plus au nord, entre Trois- Rivières et Sainte-Anne-de-la-Pérade. Je l’ai inventé et je voulais que le village soit dans ce coin-là parce qu’il y a beaucoup de gens de ces coins-là qui montaient aux chantiers, l’hiver», explique-t-elle.
Elle s’est documentée sur les camps de bûcherons, pour savoir comment les hommes vivaient. «Ça ne devait pas être facile pour eux... les conditions d’hygiène devaient être épouvantables.»
Elle a beaucoup de plaisir avec ces nouveaux personnages. «Je te dirais que l’apprivoisement mutuel s’est bien fait, ça a été agréable. Au fur et à mesure que l’histoire évolue, il y a une espèce de solidarité féminine qui apparaît.»
LA PLACE DES FEMMES
Dans cette saga, elle va couvrir une période de trois-quatre ans. «C’est une mini saga familiale où on voit des femmes qui n’ont d’autre choix que de prendre leur place, pour que le bateau continue d’avancer. Au fur et à mesure que l’histoire avance, Marie-Thérèse devra affronter certaines situations à bras-le-corps, sinon ils vont couler à pic.
«Les femmes n’avaient pas encore droit de parole ou étaient encore, par culture, soumises à leur mari, mais veulent en même temps prendre leur place. Ça se fait en délicatesse parce qu’à l’époque, les femmes mariées menaient dans leur cuisine, mais n’avaient pas droit au côté financier. Il y avait des chasses gardées dans le milieu familial.»
Sur le plan linguistique, Louise a respecté la façon de parler des gens de la région et de l’époque. «Je veux qu’il y ait deux niveaux dans mon livre: le niveau de langage et le niveau narratif, qui est une tout autre chose. Il se doit d’être plus recherché. Mais au niveau du langage, tu ne peux pas les faire parler avec le petit doigt en l’air: c’est pas eux. Dans le tome 2, Cyrille en prend conscience quand il arrive au collège.»