Le Journal de Montreal

Un chemin fascinant vers Windsor

Trevor Georgie a quitté les hautes sphères du monde sportif pour gérer les Sea Dogs

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau@quebecorme­dia.com

WINDSOR | Le parcours de Trevor Georgie vers le tournoi de la Coupe Memorial est fascinant. Avant de se joindre aux Sea Dogs, le jeune président et directeur général gravitait dans les hautes sphères de la planète sportive.

Le franco-ontarien de 29 ans a des racines familiales montréalai­ses et irakiennes. Né à Mississaug­a, le cadet de la famille a été élevé dans les traditions québécoise­s. Son frère et sa soeur ont vu le jour à Châteaugua­y.

Il a toujours affiché un penchant vers les sports. Encore sur les bancs d’école, il était destiné à une carrière de banquier, comme papa. La vie en a voulu autrement.

Au bout de quatre années dans une grande banque canadienne au début de sa carrière, il a décidé de se tourner vers le monde sportif à ses 21 ans. Un univers qui l’attirait et le passionnai­t beaucoup plus que la finance.

En complétant sa maîtrise en administra­tion des affaires à l’Université de Windsor, il a d’abord géré des projets comme consultant marketing chez les Spitfires lors de leurs deux conquêtes de la Coupe Memorial, en 2009 et 2010.

Par son talent, sa persévéran­ce, son intelligen­ce et ses précieux contacts, il a par la suite défoncé les portes de Maple Leafs Sports and Entertainm­ent (MLSE), le groupe de divertisse­ment et gestionnai­re des clubs sportifs profession­nels de la Ville Reine.

Son travail l’a ensuite mené dans le milieu des centres commerciau­x, où il a établi des partenaria­ts avec de grands athlètes profession­nels en oeuvrant auprès de diverses communauté­s.

Il s’est joint ensuite à l’une des plus puissantes agences sportives du monde, Wasserman Media Group. En tant que gestionnai­re des plus gros clients de l’entreprise, dont la Banque Royale du Canada, il a bouclé des ententes avec de grands athlètes et touché plusieurs secteurs sportifs.

Du hockey de la LNH, de la Ligue américaine et de la Ligue canadienne, au curling en passant par le golf du circuit de la PGA, il a touché à tout.

VERS SAINT-JEAN

C’est lors d’une rencontre informelle à Saint-Jean avec le propriétai­re des Sea Dogs, Scott McCain, que sa vie a basculé, pour le meilleur, selon ses dires.

«Je vivais la grosse vie à Toronto. Mon précieux petit neveu habitait tout juste à côté de chez moi. Ma grand-mère vivait sous mon toit. J’ai décidé de suivre ma passion pour le hockey. Je devais faire des sacrifices pour la suivre et me joindre aux Sea Dogs», raconte Georgie, dans une longue entrevue en français accordée au Journal dans les gradins du WFCU Center. Un choix qui a fait sursauter ses proches.

Celui-ci a pris la présidence de l’organisati­on en janvier 2016 en succédant à Wayne Long, élu député fédéral.

VISION D’EXCELLENCE

Dans sa vision d’excellence, le grand penseur a misé gros. Non seulement son équipe entretient de hautes attentes sur la patinoire, mais elle souhaite devenir la référence dans le hockey junior au pays. Une stratégie qui a rapidement séduit les gestionnai­res au QG du Harbour Station.

«Quand on m’a mis au défi à mon arrivée, j’ai demandé une pleine confiance en promettant des années spéciales à venir. Je n’abandonner­ai jamais cet objectif, relate celui qui est devenu le plus jeune président de l’histoire de la Ligue canadienne.

«Pour devenir le modèle, il faut sans cesse progresser, innover et mettre en action nos idées», a-t-il ajouté, d’un oeil vif, retirant beaucoup de fierté de ses réalisatio­ns.

DANS LE FEU DE L’ACTION

Pour se rapprocher davantage de l’action, il a ajouté les fonctions de directeur général à sa charge de travail. Pour des raisons internes, il a remercié Darrell Young avant l’ouverture du camp d’entraîneme­nt de cette campagne remplie de promesses.

Il a donc mis la touche finale à son alignement en faisant les dernières acquisitio­ns d’importance pour remporter la coupe du Président, batailler avec les Spitfires et lorgner la coupe Memorial.

Lors d’une visite à Windsor l’automne dernier, il avait juré à Stephen Savage, l’un des copropriét­aires des Spits, qu’ils se reverraien­t en mai. Il a tenu promesse et n’a pas manqué de le souligner à son hôte. Ses Sea Dogs ont lancé le tournoi, vendredi soir. La défaite n’était toutefois pas dans ses plans.

Multitâche et rempli d’ambitions, Georgie suit en quelque sorte les traces de jeunes leaders qui ont fait leurs marques rapidement dans leur créneau, traversant les barrières malgré leur âge.

Alex Anthopoulo­s s’était entre autres fait connaître chez les Blue Jays de Toronto, au début de sa trentaine, en prenant la direction de l’équipe. Il est maintenant le président des opérations baseball des Dodgers de Los Angeles.

Avec ses succès et ses projets qui s’enfilent, c’est à se demander ce qui attend Georgie, ce passionné, au fil des prochaines années. Son dynamisme et sa vision peuvent le mener là où il le désire.

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La valeur n’attend point le nombre des années pour Trevor Georgie, le président et directeur général des Sea Dogs de Saint-Jean, qui n’a que 29 ans.
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