Accusé d’avoir tué, démembré et mis au congélateur son ex
DRUMMONDVILLE | Un homme de 24 ans accusé d’avoir tué et démembré son ex-partenaire sexuel avant de le placer dans un congélateur a clamé son innocence à son arrivée au palais de justice hier.
Félix Pagé a été accusé hier de meurtre non prémédité et d’outrage au cadavre de Roland Baker, 60 ans.
Les deux hommes étaient des voisins sur la rue Plamondon à Drummondville. Selon l’exconjoint de la victime, Michel Dubois, les deux hommes ont eu quelques relations sexuelles ensemble dans les derniers mois.
M. Baker se serait rapidement aperçu que son partenaire éprouvait des problèmes de comportement et il aurait décidé de mettre un terme à la relation, ce que l’accusé n’aurait pas accepté.
«Roland s’est très vite rendu compte qu’il (Félix Pagé) était toxique. Récemment, il a échappé une carte d’un centre de désintoxication de la région au sol et ç’a pas mal refroidi Roland. Il ne voulait plus le voir, mais Félix revenait souvent cogner à sa porte. Roland lui disait: “pas ce soir”», raconte M. Dubois.
À son arrivée au palais de justice, Félix Pagé a lancé «je suis innocent», sur un ton convaincu. Il a renoncé à son enquête sur remise en liberté. Les parties ont convenu de se revoir le 29 juin pour la communication de la preuve.
ABSENT AU TRAVAIL
M. Baker revenait à peine d’une visite à sa famille à Campbellton au Nouveau-Brunswick, lundi, lorsque la tragédie est survenue.
Mardi, remarquant son absence au travail, des collègues ont informé des proches, qui ont, à leur tour, signalé sa disparition aux policiers de la Sûreté du Québec.
Ceux-ci ont passé la journée de mercredi à fouiller l’appartement de la victime avant d’arrêter Félix Pagé hier matin.
VOISINS SOUS LE CHOC
L’annonce de la mort violente de Roland Baker a provoqué une onde de choc dans tout le quartier. «C’est quelque chose auquel on ne peut pas s’attendre, ça fait peur. Ma mère est sur les nerfs, elle a peur pour moi. Même s’il (le suspect) est arrêté, je ne prends pas de chance, je verrouille mes portes», affirme Antoine Carrière, qui habite la résidence tout juste en face de celle de M. Baker.
Un autre voisin, qui préfère garder l’anonymat pour éviter les risques de représailles, a affirmé avoir côtoyé l’accusé pendant un moment avant de couper les ponts il y a quelques mois, après une dispute. Il a décrit Félix Pagé comme un toxicomane qui avait des problèmes de comportement.
«Il n’a jamais été agressif avec moi, mais je sais qu’il l’était. Surtout avec sa blonde. Ça brassait pas mal dans leur appartement. Le propriétaire essayait de les mettre à la porte. Je savais qu’il était ami avec le voisin d’en face et qu’il allait lui rendre visite, mais jamais j’aurais pensé qu’il était capable d’une telle chose, a-t-il dit. Je suis content de ne plus avoir de lien avec lui, ç’aurait pu être moi et j’ai un enfant, c’est inquiétant ».
– En collaboration avec Frédérique Giguère