Elle est une pionnière du tatouage à Montréal
Sa boutique du Quartier latin célèbre ses 20 ans
Lorsqu’elle a ouvert son studio de tatouage à Montréal il y a 20 ans, Pascale Quesnel a dû se battre bec et ongles pour se tailler une place dans cet univers longtemps réservé aux hommes.
«Au début, personne ne voulait embarquer dans mon projet, parce qu’il n’y avait pas vraiment de shop de tatouage à l’époque, et que j’étais une femme. C’était assez avant-gardiste», se souvient la propriétaire de MTL Tattoo.
Les débuts de Pascale Quesnel dans le monde du tatouage remontent à 1994, lorsqu’elle se retrouve seule à s’occuper de ses deux enfants de 4 et 7 ans.
La mère monoparentale se déniche alors un emploi comme vendeuse dans un petit studio de tatouage. C’est là qu’elle se découvre une passion inattendue pour cet art, qui décore aujourd’hui presque l’entièreté de son corps.
RESPECT DES HOMMES
Trois ans plus tard, elle prend son courage à deux mains et lance sa propre boutique, MTL Tattoo, dans un local de 300 pieds carrés situé sur la rue SaintDenis. Avec seulement 7000 $ dans son compte en banque, la jeune femme de 30 ans demande à son père de l’endosser pour obtenir un prêt de 10000$ à la banque.
À partir de ce moment, MTL Tattoo ne cesse de prendre de l’expansion. Peu à peu, Pascale Quesnel parvient à se forger une réputation appréciable dans le milieu.
«J’ai travaillé en tabarouette pour être respectée par les hommes, même les tatoueurs qui travaillaient chez nous, souligne-t-elle. Ce n’est même pas un cliché, c’est vrai. Ce n’était pas évident.»
Aujourd’hui, alors que l’entreprise célèbre son 20e anniversaire, toute la famille Quesnel y joue un rôle.
Yannie et William, les enfants de Mme Quesnel, travaillent avec leur mère à la gestion des deux succursales. Yannie est même mariée depuis dix ans à un tatoueur de la boutique. Leur fille de 4 ans, Béatrice, se couvre déjà les bras de tatouages semi-permanents dès qu’on lui en donne la permission.
Et désormais, grâce à des femmes comme Pascale Quesnel, la gent féminine ne se fait plus regarder de haut dans les salons de tatouage. Près de la moitié des artistes tatoueurs sont d’ailleurs des femmes, selon l’entrepreneure.
CONVENTION
En deux décennies, Mme Quesnel a vu l’univers du tatouage se démocratiser et se transformer du tout au tout.
C’est d’ailleurs pour mettre en lumière les multiples facettes de cet art que MTL Tattoo tiendra d’aujourd’hui à dimanche la première édition de la convention Tattoo Nouvelle-Ère, au SPIN Skatepark du Quartier DIX30 de Brossard.
Réunissant tatouage, skate et surf, l’évènement s’adresse autant à ceux qui sont tatoués de la tête aux pieds qu’aux néophytes de l’art corporel.