Le Journal de Montreal

Et l’argent de Red Bull ?

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MONACO | On parle beaucoup de l’argent de Lawrence Stroll. En fait, tout le monde cherche à localiser l’immense yacht que l’homme d’affaires a loué pour le Grand Prix de Monaco. On m’a juste dit de chercher le plus gros. Pas celui de Michel Hamelin, l’autre derrière.

J’ai cherché et j’ai trouvé autre chose. Un vrai transatlan­tique qu’on a directemen­t dans la face tous les jours. C’est le motor-home, yacht, je ne sais plus, de Red Bull. Mes confrères de la F1 qui couvrent le sport des riches depuis des décennies soutiennen­t que ce motor-home vaut plus que certaines équipes de Formule 1… tout compris.

Je vous le disais hier, c’est fou. J’y suis allé aujourd’hui, c’est encore plus fou.

DE BELLES HISTOIRES DE MILLIONS

Mais j’ai appris de belles histoires. Vous pensez, avec raison, que Lance Stroll a atteint la Formule 1 grâce aux millions de son père. Sans les millions qui ont permis à un garçon de 8 ans de progresser pendant 10 ans, rien n’est possible.

«Et pour les autres pilotes, comment pensez-vous que ça se passe?» me demandait un branché hier.

Combien de millions pensezvous que Red Bull a investis pour faire monter Sebastien Vettel ou Max Verstappen? Ce n’est pas le père qui a payé mais les millions sont venus d’ailleurs. Red Bull finance le karting d’une dizaine de gamins. Puis, ils poursuiven­t le développem­ent avec cinq ou six d’entre eux. Ensuite, ils continuent d’éliminer les moins forts et au

bout de l’histoire, ils prennent le meilleur du lot et il se retrouve dans l’écurie Red Bull. Le processus est différent mais les millions sont les mêmes, m’a-t-on expliqué.

L’ARGENT DU QUÉBEC

Et puis, les moyens ne sont pas les mêmes. Que ce soit en Asie ou en Europe, on peut trouver des dizaines de commandita­ires prêts à investir dans un jeune pilote. Au Québec, Bombardier a dû passer devant le grand Inquisiteu­r pour s’expliquer d’avoir voulu mousser son image en s’associant à Lance Stroll.

En fait, rien n’a changé. Lance Stroll a eu son père. Les derniers grands pilotes québécois ont eu Player’s. Que ce soit Jacques Villeneuve, Patrick Carpentier ou Alexandre Tagliani, c’est Player’s qui a financé leur développem­ent ou, dans le cas de Villeneuve, le dernier passage vers la Formule 1.

Jean-Paul Blais, l’ancien président du programme de développem­ent de l’écurie Players, pourrait vous en parler pendant une journée complète. Sans jamais se répéter dans ses histoires. Vous le savez, les ayatollahs de l’antitabac ont gagné.

C’est vrai. Y a moins de boucane… mais ça prend un père riche pour faire de la course. Y en a qui ne sont pas encore contents. Faudrait savoir ce qu’on veut.

 ??  ?? Voici une petite photo du transatlan­tique qui sert de suite d’hospitalit­é pour Red Bull. Le cash, c’est ça.
Voici une petite photo du transatlan­tique qui sert de suite d’hospitalit­é pour Red Bull. Le cash, c’est ça.

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