LA COLOCATION : UNE VÉRITABLE ÉCONOMIE?
À deux, trois ou même quatre colocataires, on peut se permettre un logement plus spacieux, plus luxueux tout en se divisant les autres frais tels que l’électricité, le chauffage et les assurances. Si on fait bien les choses, c’est économique!
Par souci d’économie, la colocation est en effet un concept très répandu au Québec. L’Institut de la statistique du Québec rapportait que 152 000 personnes avaient adopté ce style de vie en 2011.
Les plus enclins à vivre en colocation sont les 20 à 29 ans. Ils représentent 25 % de tous les colocataires. On indique aussi qu’il y a plus d’hommes (57,5 %) que de femmes qui vivent avec un colocataire.
Parce qu’ils ont d’importants frais scolaires, qu’ils ont moins de temps à consacrer au travail en raison de leurs études et que, très souvent, les étudiants occupent des emplois faiblement rémunérés, ils sont les premiers concernés lorsque l’on parle de colocation. Toutefois, puisque le coût de la vie augmente toujours, la formule a tendance à se répandre à d’autres groupes sociaux.
NE PAS CONFONDRE OCCUPANT ET COLOCATAIRE
Il importe de distinguer ces deux appellations. Un occupant n’a pas signé le bail et n’a donc aucune obligation contractuelle avec le propriétaire. Ses obligations se limitent à l’entente verbale ou écrite convenue avec le locataire signataire du bail. Le propriétaire n’aura aucuns recours non plus contre l’occupant.
VIGILANCE DU PROPRIÉTAIRE
Afin d’éviter les mauvaises surprises, les colocataires ont intérêt à rédiger un contrat entre eux. Il est judicieux d’y inscrire une foule de détails : à qui appartiennent les biens, les droits et obligations de chacun (l’utilisation des pièces, l’accès à l’espace de stationnement, le « couvre-feu » à respecter, etc.) ainsi que la possibilité de souslouer sa partie. Un colocataire peut transférer ses droits et ses obligations à une autre personne, en sous-location et, bien qu’il ne puisse imposer aux autres locataire son choix, le (ou les) colocataire restant ne peut refuser sans motif raisonnable. Inscrivez dans le contrat de colocation les modalités en cas de départ de l’un des colocataires et consultez un officier de la Régie du logement si nécessaire. Le propriétaire tire lui aussi un avantage significatif d’avoir des locataires en colocation, soit une plus grande assurance que le loyer lui sera payé. À condition toutefois qu’il soit prudent. En effet, parce qu’un bail ne comporte pas de clause à propos de la colocation, le propriétaire doit être vigilant; faire signer tous les colocataires ne suffit pas. Ils sont conjointement responsables, certes, mais le propriétaire n’aura recours qu’envers celui qui n’a pas acquitté sa portion du loyer. S’il y a quatre colocataires, par exemple, il peut devenir complexe de collecter tout le monde! Le propriétaire doit ajouter une clause au bail indiquant clairement que les signataires sont solidairement responsables. De ce fait, si l’un d’eux tarde à verser les sommes dues, le propriétaire a également recours contre les autres colocataires.
Par ailleurs, si un seul des colocataires conteste l’augmentation du loyer, le propriétaire n’aura pas le choix de demander à la Régie du logement de fixer l’augmentation.