Une loi spéciale afin de mettre un terme au conflit
Québec mettra sa menace à exécution demain s’il n’y a aucune entente
QUÉBEC | Le gouvernement provincial met sa menace à exécution pour venir à bout du conflit dans l’industrie de la construction. À défaut d’un règlement d’ici demain matin, les députés de l’Assemblée nationale se prononceront sur l’adoption d’une loi spéciale.
La ministre du Travail, Dominique Vien, a présenté ce nouvel échéancier en fin d’aprèsmidi hier. Même si la grève est en cours depuis quelques jours seulement, la ministre estime que la situation a assez duré.
«La négociation est commencée depuis le premier octobre 2016. Ça fait plusieurs mois de négociations. [...] À ce stade-ci, toutes les minutes comptent; chaque heure représente deux millions de dollars de perte pour l’économie québécoise», a insisté Mme Vien.
MANIFESTATION PRÉVUE
Si aucun règlement n’intervient d’ici là, c’est à 9 h 45 demain matin que les députés de l’Assemblée nationale ont été convoqués en séance exceptionnelle. Au même moment, des centaines de travailleurs de la construction sont attendus à Québec pour une manifestation. Des autobus ont été nolisés dans une dizaine de régions pour l’événement.
Malgré cet ultimatum, le gouvernement dit avoir encore l’espoir d’une entente négociée. «Le ministère, le cabinet et moimême avons été et sommes toujours disponibles 24 heures sur 24, a rappelé la ministre du Travail. J’ai toujours espoir que les parties en arrivent à une entente pour le bien des 175000 travailleurs de la construction, des 25000 entreprises, mais aussi pour tous les Québécois.»
POURSUITES JUDICIAIRES ?
La possibilité d’une entente négociée apparaît toutefois bien mince après la sortie qu’a faite l’Alliance syndicale en après-midi hier, quelques heures avant le point de presse de la ministre. Le syndicat a fait part de son désir d’entamer des procédures judiciaires contre la partie patronale pour «négociation de mauvaise foi».
La ministre du Travail a refusé de commenter cette sortie syndicale.