Le Journal de Montreal

Retour au travail... et à la réalité

- Antoine LAcroix

Après avoir combattu les inondation­s, c’est en retournant au travail que Jean-François Avoine et PierLuc Cauchon ont repris contact avec la réalité. «On était comme dans un autre monde, dans une autre vie. Pendant deux semaines, tu as les pieds dans l’eau avec un seul but: sauver les maisons. Ça a fait drôle, revenir», raconte M. Avoine, qui est col bleu à Pointe-Claire.

«Moi, ça m’a permis de me changer les idées. Ça a fait du bien de décrocher, de faire autre chose», explique M. Cauchon, un entreprene­ur.

Ils n’ont pas encore rattrapé tout le sommeil qu’il leur manquait, après plusieurs nuits blanches pour surveiller l’eau.

«Au début, on a été trois journées sans dormir. Après, on se relayait», souligne l’entreprene­ur.

« ÇA NE SERA PLUS PAREIL »

Selon M. Avoine, l’atmosphère sur l’île Mercier sera changée à jamais.

«C’est plate à dire, mais c’est grâce à une catastroph­e naturelle de cette ampleur que les liens vont s’être resserrés. Maintenant, tout le monde se connaît. Des liens très forts se sont formés. Ça ne sera plus pareil, ici», estime l’homme de 37 ans. Des scènes déchirante­s ont eu lieu lorsque certains résidents ont été contraints d’abandonner leur demeure.

«C’était difficile pour eux, car on avait tellement travaillé pour sauver leur maison. Ils venaient nous annoncer en pleurant que c’était trop tard, qu’ils devaient tirer la plug. Et là, plus personne n’était capable de se contenir, tellement c’était crève-coeur. C’était le plus difficile», se désole Jean-François Avoine.

Les deux hommes espèrent que des leçons seront tirées de ces inondation­s, pour que les dégâts ne soient pas aussi importants si d’autres inondation­s surviennen­t.

«C’est sûr que ça va arriver encore. Peut-être que, la prochaine fois, si on se prépare suffisamme­nt à l’avance, on sera en mesure de sauver la cinquantai­ne de maisons de l’île?» espère M. Avoine.

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