Le Journal de Montreal

Qu’est-ce qui m’arrive?

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J’ai un peu de mal avec ma vie présenteme­nt. Tout a commencé avec l’année 2011 qui fut très exigeante pour moi sur le plan profession­nel et où mes nuits ne comptaient en moyenne que quatre heures maximum de sommeil. À cette époque, j’ai découvert en moi l’existence d’un sentiment de colère que je n’avais jamais ressenti auparavant, en même temps qu’un sentiment de tristesse quasi permanente. J’étais capable de pleurer à demande, pour un oui pour un non, et ça ne s’arrêtait pas. Pour justifier mon malaise, je disais toujours qu’il était dû au manque de sommeil. Mais j’ai continué sur ce régime trop longtemps et ça m’a perdue et détruite. La seule chose intéressan­te qu’il me restait c’était ma passion pour un homme, mais je l’ai perdu lui aussi en même temps que le reste

J’ai vécu difficilem­ent cette période et je faisais tout pour attraper les bribes de réconfort qui se présentaie­nt à droite et à gauche sur ma route, même si je ne me résignais jamais à dormir chez une amie en fin de soirée. J’avais besoin de retrouver la chaleur de mon appartemen­t. Mais depuis, la situation s’est améliorée, grâce entre autre au fait que j’ai changé de métier dans un premier temps, et que je travaille encore très fort pour grandir en dedans.

Je suis avec un nouvel amoureux depuis 5 ans. Et même si nous n’habitons pas ensemble à cause des études, les choses vont bien, mais pas parfaiteme­nt. Malgré cet amour, le problème c’est qu’il m’arrive souvent de pleurer, de lui reprocher de ne pas avoir eu de moments intimes ou encore d’occasions pour recevoir nos amis alors que nous n’avons ni l’un ni l’autre d’examen.

Je vous souligne que je n’ai aucun problème quand il se réserve des soirées pour sortir avec ses chums de gars, bien au contraire, car j’en profite pour me payer une soirée relax ou encore une soirée avec mes amies de fille. Je tiens beaucoup également aux nuits en solitaire que je passe dans mon appartemen­t alors que lui est dans le sien. Il pourrait ne pas répondre à mes appels, en autant qu’il pense à m’écrire un « bonne nuit » avant que je m’endorme. Juste ça me suffit amplement.

Malgré ce que je viens de vous écrire plus haut, les choses ne se passent pas aussi facilement et je ne comprends pas ce qui m’arrive. J’ai l’impression de manquer d’attention de sa part, exactement comme une gamine qui a besoin de celle des siens. Je trouve aussi très drainant le fait de pleurer spontanéme­nt quand on se dit « au revoir » au moment de se quitter.

Je n’ai jamais pensé être une dépendante affective et je ne crois pas en souffrir, mais sans juger mon cas à votre place, peut-être allez-vous me dire que oui. Vous serait-il possible de m’éclairer sur la source de mon problème et me donner quelques solutions pour éclairer ma route?

Merci d’avance

Dans la première moitié de votre lettre vous faites allusion à une grande fatigue due à un manque de sommeil ainsi qu’à une tendance à pleurer pour un rien. Symptômes bien souvent d’une dépression ou d’un burnout. Vous êtes entrée, à ce qu’il semble selon ce que vous me décrivez, dans une deuxième relation sans avoir réglé ce contentieu­x émotif d’épuisement.

Et ne voilà-t-il pas que vous êtes entrée dans une deuxième phase de vulnérabil­ité extrême, sans que vous ne puissiez mettre le doigt sur la raison de sa venue. Il me semble vous arriver ce qui arrive à plusieurs, c’est-à-dire une récidive de problème psychologi­que mal réglé. Une consultati­on médicale me semblerait la chose à faire. S’il s’agit d’anémie, le médecin pourra vite le voir par des analyses de sang. Mais s’il s’agit de quelque chose de plus profond et plus insidieux, comme une dépression, plus vite vous y verrez, mieux ce sera pour vous.

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