Une ex-militaire abandonnée par l’Armée
QUÉBEC | L’Armée canadienne n’a pas «veillé au bien-être» de Stéphanie Raymond après le dépôt de sa plainte pour agression sexuelle, selon un rapport d’enquête jugeant que l’institution a été «incapable de saisir les profondes répercussions» de ce grief.
Ce rapport d’enquête rendu public, complètement caviardé, ferait la lumière sur des irrégularités cernées par l’Armée relativement au règlement des griefs pour harcèlement de Stéphanie Raymond.
«Le rapport indique clairement que tout le soutien dont Mme Raymond aurait pu bénéficier ne lui a pas été offert», a précisé la colonelle Josée Robidoux, soutenant que ce rapport conclut à un manque de discipline dans l’application des principes de «leadership» des Forces armées canadiennes.
À la suite de sa plainte de harcèlement contre l’adjudant André Gagnon (qui a été acquitté en cour martiale), Mme Raymond aurait donc été abandonnée.
«La caporale-chef [à la retraite] Raymond a fait preuve de courage et de ténacité au moment de mettre en lumière une série d’erreurs commises par sa chaîne de commandement, qui étaient révélatrices de problèmes systémiques d’envergure», a admis le général Jonathan H. Vance, chef d’état-major de la Défense.
MANQUE DE SOUTIEN
Hier matin, Stéphanie Raymond a été informée de la teneur du rapport d’enquête, dont «l’incapacité de l’institution à saisir les profondes répercussions de l’incident du 15 décembre 2011».
Le rapport d’enquête indique qu’il y aurait eu un «défaut d’appliquer les principes fondamentaux de direction au moment de traiter la plainte de harcèlement».
Également, le document relate un «manque de communication» avec la plaignante «tout au long du processus» et une «absence de suivi pour veiller à son bien-être».
RÉACTION
Par ailleurs, les Forces armées canadiennes ont publié un plan d’action afin d’éliminer les comportements sexuels inappropriés et d’offrir un meilleur soutien aux victimes.
«Les comportements sexuels dommageables et inappropriés sont inacceptables et ils minent notre efficacité opérationnelle. Je ne ménagerai aucun effort pour changer notre culture», a souligné le chef d’état-major de la Défense.