Le Journal de Montreal

Plus c’est simple, mieux elle vit

Une femme assure être mieux dans sa peau après s’être départie de biens et avoir divisé son salaire par trois

- CAROLINE LEPAGE

SAINT-ELPHÈGE | Une femme est fière d’avoir trouvé un mode de vie qui ne coûte pratiqueme­nt rien et qui lui permet chaque jour de décrocher sans devoir fuir au chalet ou se payer un voyage dans le Sud.

Isabelle Aubin a trouvé la liberté dans la simplicité. Il y a une dizaine d’années, elle a commencé à changer de vie en se débarrassa­nt de plusieurs biens inutiles. Elle a déménagé avec sa conjointe dans une maison plus petite, ce qui lui a permis de quitter, en 2012, un emploi payant, mais qu’elle détestait (voir autre texte).

Aujourd’hui, elle vend des livres usagés pour un salaire trois fois moindre.

Mme Aubin préfère s’habiller avec des vêtements de seconde main au lieu de s’acheter une paire de jeans à 100 $. Ses cheveux longs, avec ses mèches grises naturelles, ne sont plus confiés à son ancien styliste coiffeur.

La liste des changement­s que Mme Aubin a apportés à sa vie est impression­nante. Après sa crise de la quarantain­e, elle refusait que son existence se limite à grandir, travailler et mourir. Au contraire, elle voulait profiter de la vie.

GRAND MÉNAGE

Un de ses premiers gestes de libération de la société de consommati­on a été de cesser de contribuer à ses REER pour payer en totalité l’hypothèque de la maison qu’elle partage avec sa conjointe, Katy Boucher. Elles ont remboursé à elles deux 39 000 $ en 15 mois.

Cette période a coïncidé avec leur opération «grand ménage», qui a duré trois ans. L’objectif : se départir de leur biens pour cesser d’être leur esclave. «C’était comme une thérapie», commente Mme Boucher.

L’environnem­ent est aussi devenu drôlement plus fonctionne­l. «Quand on cherche quelque chose, on le trouve rapidement», constate Mme Aubin.

Le décor épuré a même surpris sa soeur venue passer la nuit à la résidence de Saint-Elphège, au Centre-du-Québec, dont les grandes fenêtres ne sont habillées d’aucun rideau.

«Au début, elle n’osait pas s’endormir», rapporte l’hôtesse, qui lui a rappelé que personne ne pouvait l’observer tellement les voisins étaient éloignés.

La femme de 51 ans a aussi dit adieu au four micro-ondes, au lave-vaisselle et même à l’unique téléviseur, qui lui grugeait trop de temps inutilemen­t. À la place, elle s’investit à produire ses propres produits nettoyants, savon corporel, savon à linge, dentifrice, etc.

Devenue végétarien­ne, Mme Aubin s’approvisio­nne généreusem­ent dans son jardin et a investi plus de 10 000 $ pour une serre aquaponiqu­e. Ce système toujours en rodage lui permettra de cultiver ses légumes à l’année.

LA «FOLIE» DES OISEAUX

Aujourd’hui, l’usage de son temps et de son argent sont scrutés à la loupe et correspond­ent à ses priorités. Pas moins de 20mangeoir­es sont suspendues près de sa maison de campagne. Chaque matin, cette amoureuse de la nature observe la trentaine d’espèces d’oiseaux qui viennent la visiter.

«C’est ma méditation quotidienn­e», s’exclame-telle. L’achat de graines pour les nourrir lui coûte 200$ par mois. Sa petite folie que lui permet son nouveau mode de vie.

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Isabelle Aubin a ouvert sa propre librairie de livres usagés, ce qui l’épanouit beaucoup plus que son ancien poste de cadre dans une entreprise de transport, même si son revenu a été divisé par trois.
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