Un client floué par le « time sharing » décide de s’entendre hors cour
Un client floué par une entreprise de vacances à temps partagé en avait tellement marre qu’il a résilié le contrat sans chercher à se faire rembourser ses 6000 $ perdus.
«Ce sont des beaux parleurs, ils gagnent ta confiance, te promettent des voyages à moitié prix. Ils te mettent tellement de pression que tu les crois et tu signes», raconte Pierre Prévost, qui poursuivait l’entreprise Escale 360 depuis 2015.
L’homme de 61ans devait faire valoir ses arguments devant le juge hier matin au palais de justice de Longueuil. Il a finalement décidé de signer à la dernière minute une entente hors cour avec JeanSébastien Monette, surnommé le «Roi du timesharing».
Le document stipule que les deux parties ne se doivent plus d'argent et que le contrat qui les liait est annulé.
SOULAGEMENT
«C’est un grand soulagement. Je n’avais pas envie de multiplier les procédures pour essayer de faire appliquer le jugement. Je voulais seulement annuler mon contrat pour ne pas payer des frais chaque année», se résigne-t-il.
Le policier à la retraite et sa conjointe regrettent amèrement d’avoir signé un contrat de 10ans pour des vacances à temps partagé, aussi appelé «time-sharing».
Tout a commencé en octobre 2015. Le couple croyait seulement avoir rempli un coupon de participation pour gagner un séjour à Québec ou en Estrie lors d’un salon de voitures d’exposition.
À peine 10jours plus tard, il reçoit un appel d’Escale 360 qui le félicite d'avoir remporté le prix. On l’informe qu’il doit se présenter à Longueuil pour l'obtenir. M. Prévost et sa conjointe en ressortent avec un contrat de 6000 $.
«En arrivant, il y a un mur avec de magnifiques photos de condos avec vue sur la mer. En analysant tout ça le lendemain, les hôtels les plus près étaient à une heure de route où on voulait aller. J’ai tellement honte de m’être fait avoir», se désole-t-il.
192 000 $ D'AMENDE
Ce n’est pas la première fois que le Journal fait état des pratiques discutables de l’homme d’affaires et de ses partenaires.
M. Monette collectionne les plaintes et les jugements depuis 2012. Une amende de 192 000 $ a été octroyée en 2016 à une autre de ses entreprises, Laro Alta, après un plaidoyer de culpabilité sur 164chefs d’accusation violant la Loi sur la protection du consommateur.
Depuis tout récemment, M.Monette n’est plus propriétaire d’Escale 360, comme en témoigne le registre des entreprises. C’est tout de même lui qui s’est présenté au tribunal pour représenter cette compagnie hier.
Deux autres jugements récents ont été rendus par la Cour des petites créances contre le Groupe Laro Alta, qui fait affaire sous le nom de Club Vacances Toutes Saisons, dont M. Monette est toujours le propriétaire.
Les couples de la Rive-Sud et de Saint-Gervais en Chaudière-Appalaches ont tous les deux eu gain de cause.
Jean-Sébastien Monette a refusé de s’entretenir avec le Journal.
« EN ARRIVANT, IL Y A UN MUR AVEC DE MAGNIFIQUES PHOTOS DE CONDOS AVEC VUE SUR LA MER. EN ANALYSANT TOUT ÇA LE LENDEMAIN, LES HÔTELS LES PLUS PRÈS ÉTAIENT À UNE HEURE DE ROUTE OÙ ON VOULAIT ALLER. J’AI TELLEMENT HONTE DE M’ÊTRE FAIT AVOIR » – Pierre Prévost