Le Journal de Montreal

Le ton monte d’un cran entre le président américain et Merkel

Donald Trump s’en prend sur Twitter au déficit commercial avec l’Allemangne

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WASHINGTON | (AFP) Le ton est encore monté d’un cran hier entre Angela Merkel et Donald Trump, qui a lancé une virulente charge contre l’Allemagne, la crise entre les deux pays alliés apparaissa­nt comme l’une des plus sérieuses de l’histoire récente.

Depuis le sommet du G7 en Sicile, où le président américain a fait cavalier seul, en particulie­r sur la question du climat, la chancelièr­e allemande a changé de registre et ne mâche plus ses mots sur la politique du nouveau locataire de la Maison-Blanche, même si elle évite de prononcer son nom.

Appelant à un sursaut européen, Mme Merkel, actuelleme­nt en campagne pour un quatrième mandat, a averti les Allemands que l’époque où ils pouvaient compter sur les États-Unis sans la moindre hésitation était «quasiment révolue». La chancelièr­e semble convaincue que le discours de Trump — dont le passage à Bruxelles et Taormina a laissé un goût amer — peut servir d’aiguillon pour faire avancer l’Europe, sur la défense et la diplomatie.

Comme souvent, Donald Trump a choisi Twitter pour lancer la riposte. «Nous avons un ÉNORME déficit commercial avec l’Allemagne, en plus elle paye BIEN MOINS qu’elle ne le devrait pour l’OTAN et le secteur militaire. Très mauvais pour les É.-U. Ça va changer», a-t-il lancé, recours aux majuscules à l’appui.

Une heure plus tôt, Angela Merkel, connue pour choisir ses mots avec attention, avait jugé «extrêmemen­t important» que l’Europe devienne un «acteur qui s’engage à l’internatio­nal», notamment en raison de l’évolution de la politique américaine.

« OCCIDENT AFFAIBLI »

Lundi, son ministre des Affaires étrangères, le social-démocrate Sigmar Gabriel, était allé plus loin, accusant le président américain d’avoir «affaibli» l’Occident, que ce soit en raison de ses tergiversa­tions sur le climat ou des dizaines de milliards de dollars de contrats d’armement à l’Arabie saoudite, pays très critiqué pour son bilan en matière de droits de l’Homme.

Il faut remonter à 2003 pour trouver des tensions aussi fortes entre Washington et Berlin, lorsque le gouverneme­nt du social-démocrate Gerhard Schröder avait marqué son opposition à la guerre en Irak lancée par George W. Bush.

« ALLIÉ IMPORTANT »

Hier, lors de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a tenté de calmer le jeu. «Je pense que le président décrirait sa relation avec Mme Merkel comme assez incroyable», a-t-il déclaré. «Ils s’entendent très bien, il a beaucoup de respect pour elle», a-t-il martelé. «Il voit non seulement l’Allemagne, mais aussi le reste de l’Europe, comme un allié important de l’Amérique».

Le sujet semble faire l’unanimité en Allemagne. Le concurrent de la chancelièr­e aux élections de septembre, l’ex-président du Parlement européen Martin Schulz, a défendu sa rivale, accusant M.Trump de tabler «sur l’isolationn­isme et le droit du plus fort» pour imposer ses vues.

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AngelA Merkel Chancelièr­e allemande

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