Le Journal de Montreal

La réussite de génération en génération

- PHILIPPE ORFALI

Elle rêvait d’être ballerine. Elle est finalement devenue comptable, lui permettant ainsi d’accéder au C.A. de l’entreprise familiale. Patricia Saputo conseille aujourd’hui les familles comme la sienne qui souhaitent réussir le passage d’une génération à l’autre. Entrevue. Vous Avez été Au C.A. de SAputo InC. de 1997 À 2016, mAis jAmAis dirigeAnte. Pourquoi? Il faut comprendre la culture sicilienne, très patriarcal­e. J’ai 21 cousins, 17 femmes et 4 hommes. Je savais, jeune, que je ne serais jamais dirigeante de Saputo. Mon père voulait toutefois qu’on soit indépendan­tes et c’est pourquoi je suis comptable. Mais les choses changent! Quand l’entreprise est entrée en bourse en 1997, ce sont deux femmes, ma cousine et moi, comptables, qui sont entrées au C.A.! Quels sont les prinCipAux défis pour les entreprise­s fAmiliAles ? Il faut pouvoir communique­r. Un autre défi pour moi est celui des compétence­s. Historique­ment, plusieurs personnes obtenaient des emplois non pas pour leur compétence, mais simplement pour le lien familial. Mais les liens familiaux ne suffisent pas pour réussir. Aujourd’hui, il y a un seul membre de la famille qui est vraiment impliqué dans Saputo Inc., mon cousin Lino Jr., qui la dirige. D’autres, plus jeunes, y travaillen­t. Mais s’ils progressen­t, ce sera à cause de leur compétence, de leur formation. Le népotisme ne fait pas partie de la recette Saputo. Que peuvent Apprendre d’Autres entreprise­s fAmiliAles de SAputo? Il faudra un jour se demander si on vend, et la décision appartient aux dirigeants en place… sauf si la génération future est prête et capable. Et là, la communicat­ion est la clé. Il faut se parler.

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