Le Journal de Montreal

Un intrigant film-performanc­e

Le temps des lilas mélange cinéma, jeu vidéo et musique en direct

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le temps des lilas sera présenté ce soir, à 18 h, à l’Espace Dena Davida. Pour les détails: offta.com.

Oubliez le traditionn­el film projeté sur écran. Avec Le temps des lilas, qui met en vedette Sylvie Moreau, on propose au spectateur une expérience où le montage et la musique sont faits en temps réel, en pleine projection publique.

Depuis quelques années, on fait grand cas de la «crise du numérique». En raison notamment de la popularité de Netflix et des cinémas maison, les salles traditionn­elles de cinéma peinent à attirer les foules.

C’est dans cette optique qu’Audrey Villiard a décidé de concevoir Le temps des lilas, un film-performanc­e dans lequel la réalisatri­ce joue le film sur scène en choisissan­t l’ordre des plans et les transition­s devant le public. Les musiciens Mathieu Charbonnea­u et Simon Trottier (Timber Timbre) sont à ses côtés et jouent la trame sonore.

«C’est de plus en plus ennuyant d’aller au cinéma, dit la réalisatri­ce. Je voulais offrir une performanc­e qui nous ramenait aux débuts du cinéma, où la musique était jouée live, dans des fosses. Les gens ne pourront pas louer Le temps des lilas et le regarder sur leur cinéma maison.»

DIFFÉRENT CHAQUE SOIR

Audrey Villiard a tourné environ une vingtaine de scènes pour son film.

«Ce sont des scènes qui peuvent être placées dans n’importe quel ordre, dit-elle. Je fais le montage dans la salle avec un outil numérique et des manettes de jeux vidéo. J’y vais selon les réactions de la salle.»

Le film présenté au public ne sera ainsi jamais le même. «Certains soirs, si les gens réagissent plus aux scènes d’humour, le ton du film peut changer», dit-elle.

Dans Le temps des lilas, on suit deux personnage­s. Il y a la grandmère, jouée par Sylvie Moreau, qui est atteinte d’Alzheimer. Elle mène ce combat aux côtés de son petit-fils.

«Les comédiens ont dû faire un effort supplément­aire en jouant leurs scènes, car il n’y avait pas de courbe dramatique, mentionne Audrey Villiard. Ils ont dû jouer chaque scène de façon indépendan­te, sans tenir compte des autres.»

Après Les rendez-vous du cinéma québécois, l’hiver dernier, et l’OFFTA, cette semaine, Audrey Villiard espère que Le temps des lilas fasse la tournée des festivals. «J’ai envie d’aller le jouer ailleurs», dit-elle.

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