L’arbitrage sur la sellette
Trois certitudes se dégagent du match d’ouverture de la finale de la Coupe Stanley. Les rencontres à venir ne peuvent offrir pire en terme de spectacle. Les Penguins ne peuvent pas jouer plus mal. Pekka Rinne peut faire définitivement mieux devant le filet des Predators. Et les officiels? Il semble qu’ils resteront sur la sellette jusqu’à la fin des séries.
Rien de neuf, à vrai dire, dans ce casci. Il en est ainsi pratiquement chaque année.
L’arbitrage sera toujours un sujet de discussion chaud dans la Ligue nationale de hockey.
Lundi soir, sur les réseaux sociaux, ils étaient nombreux à se demander ou à dire carrément que la LNH faisait tout pour favoriser les Penguins.
L’ÉPOQUE DU CANADIEN
Ce genre de commentaire n’est pas nouveau.
À l’époque où le Canadien régnait en roi et maître sur la LNH, on disait que ses dirigeants avaient les officiels dans leur manche.
L’ancien directeur général des Bruins Harry Sinden descendait les marches quatre par quatre après les matchs au Forum pour aller engueuler les officiels dans leur vestiaire.
Michel Bergeron montait sur le banc des joueurs ou sur le rebord de la bande pour dire sa façon de penser aux zébrés pendant les moments forts des confrontations Montréal-Québec.
MESSAGE SUBTIL DE RUTHERFORD
Certains soirs, il y avait lieu de se poser des questions sur l’arbitrage. Comme plusieurs d’entre nous l’ont fait pendant la rencontre de lundi soir.
Le geste que Sidney Crosby a posé à l’endroit de Mattias Ekholm durant la double infériorité numérique qui a mené au but d’Evgeni Malkin n’était-il pas de l’obstruction? Bien sûr que oui! Le défenseur des Predators n’était pas en possession de la rondelle. Le disque se trouvait dans le coin de la patinoire.
Crosby aurait dû être pénalisé. Comme il aurait dû l’être quand il a broyé un doigt de Marc Méthot d’un vicieux coup de bâton en mars dernier.
On est en droit de penser qu’il jouit d’une certaine immunité même s’il a encaissé sa part de coups depuis le début de sa carrière.
On pourrait toujours dire qu’il ne fait que se défendre. C’est ce que le directeur général des Penguins a laissé sousentendre lorsqu’il a déclaré en fin de semaine dernière qu’il songeait à embaucher un ou deux redresseurs de torts pour protéger son joueur numéro un l’an prochain.
C’était une façon subtile de lancer un message aux arbitres en marge de la finale.
UN HORS-JEU COÛTEUX
Filip Forberg avait-il pour sa part commis un hors-jeu sur le but refusé à P.K. Subban?
Il avait un pied dans les airs au-dessus de la ligne bleue et devançait la rondelle d’un centimètre.
L’entraîneur des Penguins Mike Sullivan a eu gain de cause dans son appel. Mais il ne fait pas de doute que le but refusé à Subban a produit un effet négatif sur les Predators.
Avant l’avènement des reprises vidéo, ce but aurait été validé automatiquement. Les hors-jeu étaient jugés selon l’acuité visuelle des juges de ligne en rapport avec la vitesse du jeu.
Cette méthode a été appliquée pendant des décennies. Mais voilà, les images télé laissent très peu place à interprétation.
Seules les reprises non concluantes ne sont pas retenues et, dans dans ce casci, ça ne l’était pas vraiment non plus.
TROP DE REPRISES ?
Si l’utilisation de la technologie a ses bons côtés, ils sont nombreux à se demander si elle n’est pas devenue trop envahissante dans les sports, qui y ont grandement recours.
On a l’impression que les officiels ne sont plus que des instruments de service.
Les matchs ne finissent plus certains soirs au hockey et au baseball. Les spectateurs s’impatientent quand les décisions mettent du temps à venir.
Si la LNH avait, par exemple, une politique claire et rigide en matière d’obstruction envers les gardiens, les arbitres ne seraient pas en communication avec Toronto à tout bout de champ.
C’est plate à dire, mais après nous avoir offert un meilleur spectacle au retour du lock-out de 2005, cette ligue régresse.