Des explosions pendant des funérailles font sept morts
kABoul | (AFP) Au moins sept personnes ont été tuées et plus de 100 blessées par des explosions à kaboul, hier, lors des funérailles d’un homme tué la veille au cours d’une manifestation contre l’insécurité après l’attentat sanglant de mercredi.
«Pour l’heure, sept corps et 119 blessés ont été conduits dans les hôpitaux de Kaboul», a annoncé Waheed Majroh, un porte-parole du ministère de la Santé.
«Nous ne savons pas ce qui a causé les explosions», avait auparavant dit Najib Danish, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Selon des témoins, trois explosions sont survenues dans un cimetière des environs de la capitale au cours des obsèques de Salim Ezadyar, fils d’un sénateur et l’une des quatre personnes tuées la veille lors d’un rassemblement pendant lequel la police a tiré à balles réelles pour disperser des centaines de manifestants. Ils réclamaient la démission du président Ashraf Ghani après l’attentat de mercredi qui a fait au moins 90 morts, le plus meurtrier depuis 2001.
Les images diffusées par des chaînes de télévision montraient hier des corps ensanglantés et démembrés jonchant le cimetière. «Des gens ont été pulvérisés» en raison de la violence de l’impact, a raconté un témoin, Abdul Wudood.
Le chef de l’exécutif afghan, Abdullah Abdullah, participait à ces obsèques, mais ses bureaux ont assuré qu’il était indemne.
ÉTAT D’URGENCE
Kaboul avait pourtant été placée en état d’urgence hier matin pour empêcher de nouvelles manifestations, les autorités craignant précisément de nouvelles attaques. Elles avaient coupé les routes du centre-ville, avec des contrôles de l’armée et des véhicules blindés patrouillant dans la ville.
«Nous avons des renseignements qui indiquent que nos ennemis essaient de mener des attaques sur les rassemblements et les manifestations», avait déclaré Gul Nabi Ahmadzai, commandant à Kaboul.
MANIFESTATION
Mais des dizaines de personnes étaient toujours réunies hier sous une tente à proximité du palais présidentiel, exigeant la démission du président Ghani, dans une ambiance pacifique.
«Tout gouvernement qui tente d’interrompre notre manifestation juste et fondée montrera sa complicité avec les groupes terroristes et les auteurs de l’attaque de mercredi», a estimé Asif Ashna, porte-parole des manifestants.
«Le gouvernement a le devoir d’assurer la sécurité des manifestants [...] et sera tenu pour responsable de toutes violences», a-t-il ajouté.
Le président Ghani a quant à lui appelé à l’unité nationale dans une allocution télévisée. «Le pays est attaqué», s’est-il exclamé, avant de déclarer: «Nous devons rester forts et unis.»