Le maire de Londres se fout des propos de Donald Trump
L’ambassadeur américain prend aussi la défense du maire
WASHINGTON | (AFP) le président américain Donald Trump a trouvé le moyen de semer la controverse et de faire réagir au lendemain des attentats de londres.
En effet, le chef de la Maison-Blanche n’a pas mâché ses mots à l’endroit du maire de Londres, Sadiq Khan, l’accusant en substance de ne pas prendre au sérieux la menace terroriste qui plane toujours sur la Grande-Bretagne.
Les critiques et les tweets du président américain ont suscité de vives condamnations aux ÉtatsUnis et à l’étranger.
«Au moins 7 morts et 48 blessés dans un attentat terroriste et le maire de Londres dit qu’il n’y a pas de raison d’être alarmés!» s’est-il indigné dans une série de tweets matinaux. «Nous devons cesser d’être politiquement corrects et nous mettre au travail sur la sécurité de nos concitoyens. Si nous ne sommes pas malins, cela ne fera qu’empirer», a encore écrit l’homme d’affaires.
MAL INFORMÉ
Le porte-parole du maire de Londres a dénoncé aussitôt un «tweet mal informé qui sort délibérément de leur contexte» les propos tenus par Sadiq Khan.
«Le maire est occupé [...] avec la police, les services d’urgence et le gouvernement pour coordonner la réponse à cet acte terroriste horrible et lâche [...]. Il a mieux à faire que de répondre à Donald Trump», a-t-il dénoncé dans un communiqué.
APPUI DE L’AMBASSADEUR
L’ambassadeur américain par intérim à Londres, Lewis Lukens, a semblé prendre la défense du maire Sadiq Khan dans une série de tweets, après la sortie du président des ÉtatsUnis.
«Je salue le fort leadership du @MayorofLondon alors qu'il amène la ville vers l'avant après cette attaque haineuse», a écrit M. Lukens.
Le président américain semblait faire référence à une interview que Sadiq Khan a donnée à la BBC: «Vous allez voir une présence policière renforcée aujourd’hui, y compris des officiers armés et d’autres en uniformes», avait-il déclaré, dans un appel au calme. «Il n’y a pas de raison d’être alarmés par cela.»
Le maire avait par ailleurs condamné «dans les termes les plus forts possible» les «actes barbares» de Londres, dix jours après l’attentat de Manchester (22 morts).
L’ancien vice-président américain Al Gore a également dénoncé les propos de Donald Trump.
«En fait, j’ai vu la déclaration du maire de Londres et ce n’est pas ce que je l’ai entendu dire», a-t-il dit dimanche sur CNN. «Et je pense qu’avec une attaque terroriste de cette envergure, ce n’est pas le moment de critiquer un maire qui essaie d’organiser la réponse de sa ville à l’attentat.»