Le Journal de Montreal

Un emblème qui pourrait être démoli

Le propriétai­re de l’immeuble de la rue Sainte-Catherine refuse de vendre l’enseigne du Super Sexe

- Catherine MontaMbeau­lt

qu’adviendra-t-il de l’enseigne lumineuse du club Super Sexe, montrant des femmes en petite tenue volant comme des superhéroï­nes, qui surplombe la rue Sainte-Catherine depuis plus de 35 ans?

C’est ce que se demande Roger Landry, qui a tenté d’acquérir cet emblème montréalai­s avant que son offre ne soit déclinée.

«Le proprio de l’édifice a dit qu’il ne voulait pas vendre l’enseigne. Je trouve ça vraiment dommage qu’ils la démolissen­t, parce que je considère que ça fait partie du patrimoine de Montréal», déplore-t-il.

Roger Landry aurait souhaité se servir de l’enseigne rétro dans un film indépendan­t qu’il compte tourner l’été prochain à Montréal.

Il affirme qu’il aurait été prêt à débourser jusqu’à 50000$ pour se procurer l’imposante structure d’une hauteur de deux étages.

PAS UNE PRIORITÉ

Ouvert en 1979, le fameux bar de danseuses a fermé ses portes en janvier dernier. Depuis, les trois locaux de l’édifice qui abritait le Super Sexe sont à louer.

André Jude, le propriétai­re du bâtiment de la rue Sainte-Catherine Ouest, dit douter des intentions de Roger Landry.

«Nous n’avons pas eu de renseignem­ents complets vis-à-vis ce que M.Landry voulait faire, quelle était son entreprise, et les détails qui sont normalemen­t échangés entre deux parties qui essaient de transiger contractue­llement», mentionne André Jude.

Interrogé à savoir si l’enseigne pourrait être vendue si un autre acheteur potentiel se présentait, M. Jude demeure imprécis. «Je ne sais pas, répond-il. Cette question n’est pas notre priorité pour l’instant.»

Le propriétai­re indique que le démantèlem­ent de l’enseigne représente­rait une tâche complexe.

«Techniquem­ent, l’enseigne a plusieurs composante­s, et elle a été installée il y a plusieurs décennies. Elle ne peut pas être enlevée et conservée facilement telle qu’elle est. On n’a pas fait de recherches profondes là-dessus, parce que pour l’instant, l’enseigne va rester sur l’immeuble. Nous ne sommes pas intéressés à le vendre», déclare-t-il.

Des négociatio­ns sont en cours concernant la location des locaux que compte l’édifice, mais rien n’a encore été signé, indique André Jude. Selon les projets des futurs locataires, le bâtiment sera probableme­nt détruit en partie puis reconstrui­t.

VALEUR PATRIMONIA­LE ?

La Ville de Montréal ne risque pas de s’opposer à la démolition de l’enseigne du Super Sexe, puisque cette dernière ne possède aucune valeur patrimonia­le.

Pour qu’elle en ait une, il faudrait que le bâtiment auquel elle est apposée soit classé ou cité, ce qui n’est pas le cas pour l’immeuble du Super Sexe, indique Anik de Repentigny, chargée de communicat­ion à la Ville de Montréal.

 ??  ?? L’enseigne rétro du club Super Sexe trône sur la rue Sainte-Catherine depuis 35 ans.
L’enseigne rétro du club Super Sexe trône sur la rue Sainte-Catherine depuis 35 ans.

Newspapers in French

Newspapers from Canada