Le Journal de Montreal

RETOUR ARCHITRIOM­PHAL DU REAL À MADRID

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MADRID | (AFP) le real madrid a effectué hier un retour triomphal dans une ville en ébullition pour recevoir la première équipe à avoir emporté deux fois de suite la ligue des champions sous son format actuel, sa 12e couronne.

«On vous a promis de revenir et nous sommes là, pour fêter cette victoire», a dit le capitaine Sergio Ramos devant un parterre d’enfants invités par la présidence de la région de Madrid à la Puerta del Sol, dans le centre historique.

Sur la place pleine à craquer, les Madrilènes ont ensuite crié «campeones», (champions) et «Cristiano, Cristiano», en voyant apparaître, sur une estrade, le capitaine et Cristiano Ronaldo.

Un peu plus tard, ils ont parcouru Madrid sur un bus à impériale. Ils ont aussi hissé la coupe de la victoire sous une pluie de confettis blancs, Place Cibeles, acclamés par des dizaines de milliers de fans, entourés de strictes mesures de sécurité.

Sergio Ramos et Marcelo, autorisés à s’approcher au plus près de la fontaine, ont agrémenté la couronne de la déesse Cybèle avec une écharpe du club.

«Vous êtes une équipe de légende. À l’heure actuelle, la meilleure équipe du monde, et elle est de Madrid», leur a dit, lors d’une brève cérémonie, la maire de Madrid, Manuela Carmena.

«Je suis hyper ému», a confié un partisan rencontré un peu avant Place Cibeles, Alvaro Mora, étudiant en droit de 19ans, habitant à Almeria, dans le sud de l’Espagne, arrivé spécialeme­nt pour pouvoir fêter son équipe. «C’est la meilleure équipe de l’Histoire», ajoutait le jeune homme couvert d’un drapeau blanc et bleu du Real.

Le président du Real Madrid Florentino Perez a, lui, qualifié Cristiano Ronaldo, promis à un cinquième Ballon d’Or, de «meilleur joueur du monde», et Zinédine Zidane de «meilleur entraîneur».

PSYCHOSE À TURIN

En Italie, la sévère défaite de la Juventus était passée hier au second plan derrière le mouvement de panique qui a fait plus de 1500 blessés, dont sept grièvement, parmi la foule rassemblée samedi soir sur une place centrale pour y suivre sur écrans géants la finale de Cardiff.

De Cardiff, alors que le Real célébrait sa victoire, l'entraîneur de la Juventus Massimilia­no Allegri a eu une pensée pour les partisans. «Nous espérons que nos fans à Turin vont bien et qu'il n'y a pas trop de blessés», a-t-il déclaré, doublement abattu, après la nouvelle défaite de son équipe.

Les autorités de la région de Madrid ont aussi souhaité rendre hommage à ces victimes indirectes du terrorisme qui sème la «psychose» et à celles des attentats à Londres qui ont fait sept morts samedi soir, alors que la finale se jouait dans le stade de Cardiff.

Dès le début de la journée, le quotidien Marca, pro-Real, avait glorifié «Les maîtres de l’Univers», alors que le Mundo Deportivo, qui soutient pourtant le grand rival Barcelone, saluait un «Zidane historique».

ZIDANE CALME, RONALDO REVANCHARD

Zidane avait déjà marqué l’histoire de l’épreuve en tant que joueur du Real avec un but venu d’ailleurs en finale, en 2002. Il est entré samedi dans la légende de l’épreuve reine: aucun entraîneur depuis Arrigo Sacchi, stratège de l’AC Milan, n’avait gagné deux fois consécutiv­ement la Ligue des champions (1989 et 1990). Et depuis l’inaugurati­on de l’ère moderne (1992-1993), aucun club n’y était parvenu.

Comme à son habitude, Zidane, entraîneur du Real depuis 18 mois, est resté d’un calme olympien dans la victoire.

«C’est un vrai jour historique pour tout le monde, mais, bon, la saison prochaine sera encore plus difficile et il faudra travailler encore plus dur pour gagner à nouveau», a-t-il dit.

Avec cette performanc­e, Ronaldo gagne, lui, sa quatrième LDC, mais file surtout vers un cinquième Ballon d’Or, la récompense individuel­le suprême, qui sera décernée en début d’année prochaine.

La mégavedett­e du Real rejoindrai­t ainsi au sommet du palmarès son grand rival du Barça, Lionel Messi, seul quintuple vainqueur du trophée.

Ronaldo n’a pas manqué de répondre à ses détracteur­s, qui disaient de lui qu’il avait les jambes plus lourdes à 32ans. «J’ai vraiment eu une saison fantastiqu­e. Les gens ne peuvent pas critiquer, les chiffres ne mentent pas.»

NUIT FOLLE À MADRID

Les statistiqu­es sont là en effet, et le joueur s’y réfugie pour oublier une saison également marquée par des accusation­s de fraude fiscale dans les fameuses révélation­s de «Football Leaks».

Premier homme à avoir atteint la barre mythique des 100 buts en LDC, Ronaldo en compte désormais 106 dans l’épreuve reine, alors que Messi n’en a «que» 94.

Pour cette saison, le Real a aussi gagné la Liga, le championna­t espagnol, après cinq ans de disette. Les partisans du Real attendaien­t un tel doublé depuis 1958.

Une grande fête avec les aficionado­s a démarré vers 22 h (16 h — heure du Québec) dans la soirée au stade Santiago-Bernaubeu. Le chant Campeones, campeones, (champions) a encore résonné longtemps dans la nuit madrilène.

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