Le Journal de Montreal

Plus de 1500 blessés dans un mouvement de panique

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CARDIFF | (AFP) Comme asphyxiée au moment d’atteindre le toit de l’Europe, la Juventus a échoué par la marque de 4 à 1 en finale de la Ligue des champions samedi contre le Real Madrid. Une claque sportive assombrie par plus de 1500 blessés dans un mouvement de foule à Turin.

Alors que la fin du match se profilait et avec elle une septième défaite en finale, une cinquième consécutiv­e (1997, 1998, 2003, 2015 et 2017), les spectateur­s massés à la place San Carlo pour suivre la retransmis­sion sur grand écran ont été pris dans un mouvement de panique provoqué par des rumeurs d’attentat. Plus de 1500 d’entre eux ont été blessés, dont sept grièvement.

Certains, comme le Real, sont portés par l’ivresse des sommets quand d’autres sont comme pris de vertiges dans les cols hors catégorie. Si le Real a remporté douze de ses quinze apparition­s en finale de la LDC, la Juve, elle, n’a triomphé que deux fois, en neuf rendez-vous.

La Juventus pourrait écrire une légende digne de celles du Bayern Munich ou du FC Barcelone, cinq fois vainqueur, mais ils rivalisent avec Nottingham Forest, le FC Porto ou le Benfica Lisbonne, couronnés deux fois.

Qu’a-t-il manqué à cette Juventus 2017 pour briser le signe indien à Cardiff, suivre les pas de ses aînés de 1996, les derniers à avoir vaincu le mal des montagnes?

«De chance», a répondu Massimilia­no Allegri, évoquant une première période italienne magnifique, mais terminée à 1 à 1 grâce au réalisme de Cristiano Ronaldo.

D’expérience aussi, paradoxale­ment, malgré une moyenne d’âge supérieure à trente ans au coup d’envoi et une deuxième finale en trois ans.

« CLASSE ET ATTITUDE »

«Nous aurions dû rester dans le match et revenir, c’est la seule critique que je peux faire, a continué l’entraîneur italien. «Le Real a des joueurs qui ont joué quatre ou cinq finales, la Juventus n’a pas cette expérience.»

«On pensait que nous étions assez forts pour gagner. Je ne peux expliquer pourquoi nous avons joué comme ça en seconde période», a regretté le gardien vedette Gianluigi Buffon, au palmarès encore et toujours vierge en LDC.

«Le Real mérite sa victoire. Ils ont montré de la classe et ont eu l’attitude qu’il faut pour jouer ce genre de match.»

Il est vrai que certains n’ont pas pesé quand au Real tout le monde a contribué, dixit Zinédine Zidane. Paulo Dybala, 23 ans, l’Argentin qui marche dans les traces de Lionel Messi a ainsi été terne sous le toit du Millennium Stadium, un peu comme son compatriot­e Higuain, mis sous éteignoir par Ramos et compagnie.

«Dybala jouait sa première finale. La pression mentale était forte», a défendu Allegri à l’issue d’un match qui a vu son équipe prendre plus de buts en finale (4) que dans le reste de l’épreuve(3).

« PAS UNE FIN DE CYCLE »

Reste que si la Juve a échoué à nouveau, la génération Bonucci (30 ans), Barzagli (36 ans) et Chiellini (32 ans) a réussi à remettre la Juventus sur la carte européenne. Les maîtres défenseurs valident ainsi le projet du club d’exister par la LDC, plutôt que par un championna­t dont ils viennent de remporter sans trembler la sixième édition consécutiv­e.

Malgré l’âge avancé de l’arrière-garde, l’avenir est ainsi radieux aux yeux d’Allegri.

«La Juve n’a pas atteint une fin de cycle, a-t-il assuré samedi. Buffon et Barzagli seront encore là la saison prochaine, et ont encore beaucoup à donner. Si nous recevons le renfort de quelques joueurs, alors nous pourrons nous battre pour gagner l’année prochaine», a promis un Allegri rarement pris en défaut dans son recrutemen­t.

La Juve progresse tous les ans. Mais à ces altitudes de champions, ce sont les derniers mètres les plus difficiles.

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