Le Journal de Montreal

Performanc­e inacceptab­le

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quand on porte la couronne du champion, on doit le faire avec respect et aussi avec fierté.

Les Penguins de Pittsburgh, champions 2016 de la Ligue nationale de hockey, ont offert une performanc­e inacceptab­le dans le troisième match de la finale, qui les oppose aux Predators de Nashville.

Il n’est pas question de jeter de l’ombre sur les efforts déployés par les Predators. Ils ont dominé leurs rivaux à partir de la deuxième période. Ils ont limité les joueurs de premier plan des Penguins à une bien piètre production. Ils ont poussé la défense de l’adversaire au bout de ses capacités.

Bref, ils ont donné une leçon de hockey aux champions en titre.

Par ailleurs, personne ne prévoyait un balayage des Penguins dans cette série. Après tout, ils pouvaient se compter chanceux de mener la série par deux victoires à zéro, ayant été surclassés dans quatre des six périodes disputées à Pittsburgh.

Toutefois, une équipe championne a aussi des responsabi­lités. Elle doit montrer de la passion. Elle doit compétitio­nner, elle doit respecter les standards qu’elle a elle-même établis au fil des derniers mois.

JAmAIS En DAnGEr

Les Penguins n’ont rien fait de tout ça. Ils avaient un gardien fragile devant eux, Pekka Rinne, qu’ils ont sollicité en première période sans vraiment l’inquiéter au point de semer le doute chez lui. Ils avaient les Predators dans un coin du ring sans parvenir à les ébranler.

Rinne a repris en confiance et il a réalisé deux arrêts importants au cours de la rencontre. Par contre, les Predators ont-ils vraiment été en danger même après que Jake Guentzel eut ouvert la marque? Non. Parce qu’on ne voyait pas un sentiment d’urgence chez les Penguins. On ne voyait pas la passion qui, habituelle­ment, habite l’équipe championne. Quand les deux meilleurs patineurs de l’équipe sont limités à ZÉRO tir au but, il y a un problème quelque part.

Quand le troisième plus haut salarié de l’équipe termine la soirée avec une fiche de -2, cela veut dire que sa soirée de travail se limite à très peu.

rEnDEz-vouS mAnquÉ

Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Phil Kessel ont raté le troisième rendezvous de la série. Crosby n’a pas été mauvais, mais il n’a exercé aucun impact. Malkin ne semblait pas plus intéressé qu’il ne le faut pour démontrer de la créativité, pour appuyer ses actions avec l’énergie qui accompagne habituelle­ment un joueur de cette qualité.

Kessel a été Kessel: trois tirs au but, mais aucun résultat concret.

Les Penguins mènent par deux victoires contre un revers. Ils ont toujours les guides entre les mains, mais l’adversaire qui se dresse sur leur parcours est plus coriace qu’on le l’aurait cru.

Les Predators ne lâchent pas. Ils ne lâchent jamais.

On a beau dire que leur attaque n’est pas la plus redoutable de la ligue et avec raison, et, avec l’absence de Ryan Johansen, c’est encore plus évident. Ils ont tout de même marqué neuf buts jusqu’à maintenant, soit un de moins que les Penguins.

murrAy ABAnDonnÉ

Samedi soir, les Preds ont ramené Matthew Murray sur terre. Le gardien des Penguins n’est pas celui que l’on doit montrer du doigt pour expliquer cette défaite. C’est son équipe qui l’a abandonné, point.

Les Predators se sont baladés dans le territoire des Penguins avec aisance. Ils n’ont eu aucun souci à patiner librement, à tester Murray de tous les angles et à exercer un bon échec avant.

Leurs rivaux –peut-être pas les employés de soutien, qui ont cherché à sauver les meubles– n’avaient pas le goût d’une compétitio­n féroce. Ils ne semblaient pas intéressés à produire un effort soutenu pour compliquer le jeu des Predators.

Une performanc­e à oublier. Une performanc­e qui entache un événement comme la grande finale de la Coupe Stanley.

Dommage que les champions en titre se soient comportés de la sorte.

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Sidney Crosby n’a pas été mauvais, mais il n’a exercé aucun impact, samedi.

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