« Nous ne laisserons pas Trump diviser nos communautés »
Le maire de londres répond aux attaques du président américain sur Twitter
WASHInGTon | (AFP) Hier encore, le président Donald Trump a continué d’enchaîner les salves sur Twitter contre le maire de londres, jugeant «pathétiques» les explications de Sadiq khan, qui s’était défendu d’avoir pris le terrorisme à la légère à la suite de l’attentat qui a secoué londres.
«Nous ne laisserons pas Donald Trump diviser nos communautés», a fini par rétorquer Sadiq Khan, premier maire musulman de cette capitale fière de son cosmopolitisme, après avoir refusé de lui répondre dimanche. «Certains se nourrissent de la querelle et la division», a-t-il martelé sur la BBC.
Le maire a également renvoyé le président américain dans les cordes de son réseau social préféré, expliquant sur Sky News avoir des choses plus importantes à faire que de «répondre à des tweets de Donald Trump», alors que la ville se relève à peine de l’attaque, dans un pays plusieurs fois meurtri par des attentats ces dernières semaines.
Au lendemain de l’attaque qui a fait sept morts, Sadiq Khan avait averti les Londoniens qu’ils allaient remarquer une présence renforcée de policiers armés, les appelant à ne pas s’en alarmer. Saisissant ces mots, Donald Trump avait accusé le maire de minimiser la menace.
«Nous devons cesser d’être politiquement corrects et nous mettre au travail sur la sécurité pour nos concitoyens. Si nous ne sommes pas malins, cela ne fera qu’empirer», a écrit le président, dimanche.
DIPLOMATES EN COLÈRE
En privé, des diplomates britanniques ne cachent pas leur colère face à ces propos. Et en public, la première ministre britannique Theresa May a affiché sans détour son soutien au maire travailliste de Londres, opposant un démenti à peine masqué au président américain.
«Sadiq Khan fait du bon travail et c’est incorrect de dire le contraire», a déclaré la conservatrice.
Aux États-Unis, un élu républicain du Congrès connu pour sa virulence a appelé à tuer les suspects «islamiques radicalisés» après l’attentat sanglant.
«Pas de quartier pour les suspects islamiques radicalisés», a écrit dimanche sur Facebook Clay Higgins, ancien policier représentant une circonscription de Louisiane depuis janvier.
En revanche, de nombreux diplomates et responsables politiques aguerris font part de leur grande gêne. «Mes amis du Royaume-Uni: je m’excuse», a ainsi déclaré Ben Rhodes, un ancien proche conseiller de Barack Obama.
De son côté, la Maison-Blanche a de son côté tenté de minimiser les propos du dirigeant républicain. «Il ne me semble pas du tout que le président cherche la bagarre avec le maire de Londres», a estimé la porte-parole de l’exécutif Sarah Huckabee Sanders, accusant la presse d’en «faire trop» sur le sujet.
À OTTAWA
Hier aux communes, où une minute de silence a été observée en hommage aux victimes, le premier ministre canadien Justin Trudeau en a profité pour afficher son soutien au peuple britannique.
«J’étais très content de parler à Theresa May pour partager nos condoléances, mais aussi notre engagement à travailler avec tous nos partenaires internationaux et alliés pour contrer la terreur».