Appareils pour détecter les drogues peu fiables en hiver
Les essais concluent que les résultats sont erronément positifs par temps froid
OTTAWA | À un an de la légalisation du pot, plusieurs s’inquiètent qu’ottawa n’ait toujours pas trouvé d’appareils assez fiables pour bien tester la présence de drogues dans le sang, entre autres parce que plusieurs ne sont pas conçus pour fonctionner à moins de 5°C.
Pendant trois mois cet hiver, sept corps policiers à travers le pays ont testé deux appareils de détection de drogue prometteurs.
À l’aube de la légalisation du cannabis l’an prochain, le but de l’expérience était de déterminer leur fiabilité.
Or, selon un compte rendu de l’expérience dévoilé par le ministère de la Sécurité publique, mardi, ces appareils avaient tendance à afficher un «faux positif» lorsqu’ils étaient exposés au froid.
«Les essais menés en dehors des températures de fonctionnement suggérées entraînaient une plus grande probabilité de dépistage positif de drogues», souligne le rapport. On indique aussi qu’il y a eu un problème de fonctionnement de l’appareil dans plus d’un cas sur dix (13%), quoiqu’il ne serait pas toujours lié au froid.
PAS ASSEZ BON
«Dans des températures extrêmes, ça poussait vraiment l’appareil au maximum de sa capacité. Nous nous attendons à ce qu’il y ait des ajustements [...]. Pour l’instant, les appareils ne répondent pas à nos besoins», analyse Mario Harel, directeur de la police de Gatineau, l’un des services qui ont participé au projet-pilote.
Même son de cloche chez Éric Lamontagne, avocat chez Contravention Experts, qui croit que, si ces appareils ont des problèmes de fiabilité dans le froid, ils ne feront pas long feu comme preuve devant les tribunaux.
PREUVE APPROXIMATIVE
«Si les policiers veulent utiliser ces appareils comme preuve devant les tribunaux, ça va devenir un élément très important sur lequel ils vont fonder leur dossier. Donc ils ont avantage à ce que ce soit fiable, sinon ça va engorger les tribunaux davantage et les résultats seront souvent contestés», analyse-t-il.
Du côté du cabinet du ministre de la Sécurité publique, on souligne que les policiers ont tout de même trouvé les appareils faciles à utiliser et généralement fiables. On indique aussi que la technologie devrait s’améliorer rapidement d’ici l’année prochaine et on s’attend à ce que les entreprises fabriquent des outils adaptés aux hivers canadiens.