La passagère ne voulait pas frapper une auto
Un pacte de suicide a fait une victime innocente
une ado impliquée dans un pacte de suicide ayant provoqué la mort d’un homme lors d’une collision frontale a répété aux policiers qu’elle voulait seulement «prendre le champ», sans que personne meure.
«Dans ma tête, ce n’était vraiment pas grave. On allait pogner le champ à 50km/h, genre “oups! OK”», a dit l’adolescente de 17ans à une policière de la chargée de l’interroger.
Mais la collision dans laquelle la jeune femme a été impliquée, le 8 octobre 2014, s’est avérée beaucoup plus grave.
Jacques Beauchemin, 50 ans, a perdu la vie sur la route 158, à Mirabel, lorsqu’une voiture a dévié de sa voie pour le frapper de plein fouet.
QUATRE ANS DE PRISON
La conductrice de ce véhicule, Brenda Pelletier-Bélanger, 18ans, a écopé de quatre ans de pénitencier il y a deux semaines, après avoir plaidé coupable à un chef d’homicide involontaire.
L’ado de 17ans, qui était passagère du véhicule fautif, subit son procès au palais de justice de Saint-Jérôme.
Dans sa déclaration vidéo, qui a été présentée au juge Pierre Hamel hier, la jeune femme, qu’on ne peut identifier en vertu de la loi, a répété à maintes reprises qu’elle ne voulait pas mourir.
Ce soir-là, les deux jeunes femmes s’étaient bien dit que «la vie c’est de la marde» et qu’elles voulaient en finir, mais il ne s’agissait que de paroles en l’air pour l’adolescente.
Ayant de la difficulté à s’affirmer, elle aurait accepté de suivre Brenda Pelletier-Bélanger. Elles ont consommé du haschisch avant de prendre la route.
«Je ne voulais pas faire ça en pleine conscience», a spécifié l’adolescente.
« FOLIE »
Alors quand la conductrice lui a dit qu’elle voulait «foncer dans un char», l’adolescente s’est toutefois opposée.
«La personne dans l’autre auto ne le sait pas, elle. Elle peut mourir. Je ne voulais pas impliquer quelqu’un d’autre dans nos folies», a indiqué l’ado de 17ans à l’enquêteuse Jennifer Chez, plusieurs mois après le drame.
Lorsque la jeune passagère s’est réveillée à l’hôpital après la collision fatale, elle a compris que Brenda Pelletier-Bélanger avait décidé de provoquer un face-à-face malgré tout.
«Je me suis sentie mal longtemps pour le monsieur [décédé]. Mais je ne peux pas le ramener», a-t-elle noté, ajoutant qu’elle aurait dû dire «non» au moment de prendre la route ce soir-là.
Le procès de la jeune femme, maintenant âgée de 20ans, se poursuit aujourd’hui, à Saint-Jérôme.
Elle est défendue par Richard Morin et Richard Perras. La Couronne est représentée par Alexis Marcotte-Bélanger et Geneviève Magnan.