Le Journal de Montreal

Y a toujours un papa Stroll

- réjean rejean.tremblay@quebecorme­dia.com tremblay

Je ne voulais pas revenir sur le sujet. mais on dirait que c’est une teigne. Ça s’accroche à la peau de lance Stroll comme la misère sur le pauvre monde. on dirait qu’il n’y a rien à faire. Aux émissions de sport, les amateurs reviennent constammen­t sur le sujet.

Sans parler de certains animateurs qui atteignent des abîmes d’ignorance et des Himalayas de turpitude.

Ben oui, Lance Stroll a été chanceux d’avoir un père riche qui a pu l’appuyer pendant son développem­ent comme pilote.

Mais je vais vous dire mieux. Bertrand Godin, Claude Bourbonnai­s, Patrick Carpentier, Greg Moore, Alexandre Tagliani, Jacques Villeneuve, Stéphane Proulx, Jean-François Veilleux et quelques-uns que j’oublie ont été chanceux eux autres aussi.

Ils n’avaient pas de pères aussi riches que Lawrence Stroll. Mais tous ont pu compter sur les millions de Player’s. C’est le programme de développem­ent instauré par la compagnie de tabac canadienne qui leur a tous permis de pratiquer leur sport et d’atteindre les plus hauts sommets.

mÊmE JACquES vIllEnEuvE

Une dizaine de pilotes, incluant Paul Tracy, ont brillé en Formule 1, en Indy, en Champ Car, en F 3000 ou en Formule Atlantique grâce à Player’s.

J’ai moi-même couvert les courses de Bertrand Godin le samedi après-midi en Europe. Il était commandité et financé par Player’s.

Et vous rappelez-vous la magnifique écurie Player’s-Forsythe, qui a été l’une des forces du Champ Car? Et des succès en Formule Atlantique d’Alexandre Tagliani et des autres?

Jean-Paul Blais était président de Player’s et donc responsabl­e de la filière.

Il se rappelle: «Quand on a créé la filière Player’s, on s’est inspiré de ce qui se faisait de mieux au monde: la filière Elf en France. On a étudié le concept en l’adaptant pour l’Amérique du Nord. Et on a embauché les meilleurs instructeu­rs, les meilleurs dirigeants et on a sorti les millions nécessaire­s», se rappelait M. Blais quand je l’ai joint hier.

SAnS ArGEnT, rIEn n’EST PoSSIBlE

L’aventure de Player’s a atteint son sommet avec la victoire de Jacques Villeneuve aux 500 Milles d’Indianapol­is et sa conquête du championna­t en ChamCar. Et son trou noir aura été la mort épouvantab­le à 400 kilomètres à l’heure de Greg Moore au super Speedway de Fontana.

Mais les pilotes québécois et canadiens qui avaient du talent étaient repérés par les patrons de Player’s et pouvaient compter sur un appui semblable à celui dont jouit Lance Stroll.

«Il n’y a pas de mystère, confie Jean-Paul Blais, ça prend le talent à la base, mais il n’y a rien de possible sans le soutien d’une entreprise ou d’un père fortuné. D’ailleurs, c’est vrai dans tous les sports de haut niveau de compétitio­n. Sans l’argent, nos athlètes olympiques ne pourraient pas briller sur la scène internatio­nale», ajoute M. Blais.

Il a raison. Ce sont les programmes de financemen­t de plusieurs dizaines de millions (À nous le podium) qui ont permis la montée fulgurante de nos sportifs aux Jeux olympiques de Vancouver.

Succès qui s’est poursuivi à Sotchi. Depuis le départ de Marcel Aubut, les millions coulent moins dans les coffres du Comité olympique canadien. On va en percevoir les effets dans les prochaines années.

lA morT DE lA FIlIÈrE

Les lois antitabac qui consacraie­nt la victoire des ayatollahs du tabac ont entraîné la mort de la filière Player’s. Malgré les diverses promesses, personne n’a vraiment pris la relève. Tagliani est sans doute le seul survivant en piste de la filière.

Et là, on se prépare à légaliser le pot. Peut-être qu’un gros distribute­ur va lancer la filière Canadian Gold.

En attendant, au lieu d’être vert de jalousie et d’envie et de refuser tout mérite à Lance Stroll, on devrait remercier son père, qui a financé cette extraordin­aire aventure.

Soit dit en passant, François Dumontier n’est pas le seul homme d’affaires à profiter des efforts de la famille Stroll. C’est tout le Québec qui va se servir de ces taxes, de ces impôts et des retombées directes et indirectes de ce Grand Prix plus animé que d’habitude pour soigner les malades et peut-être boucher les trous dans nos routes.

Soit dit en passant, s’il y avait plus de Lance Stroll de chez nous chez le Canadien de Montréal, l’équipe gagnerait peut-être plus souvent…

Certains soirs, il y avait autant de Québécois en Formule 1 que chez vos Glorieux… C’est bien pour dire. DANS LE CALEPIN | Il y a un espoir quand même. Spectra Premium, une importante compagnie de pièces automobile­s, commandite le pilote Jean-François Dumoulin dans la version canadienne de NASCAR. Jean-Paul Blais est derrière le projet.

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Au lieu d’être vert de jalousie et d’envie et de refuser tout mérite à Lance Stroll, on devrait remercier son père Lawrence, qui a financé cette extraordin­aire aventure.
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