Aucun responsable de la mort violente d’un aîné
L’enquête interne du centre d’hébergement émet toutefois 23 recommandations
SHEBrookE | Aucune accusation ni sanction n’a été imposée à la suite du décès d’un résident en CHSlD, qui a été battu à mort par un autre usager.
Le 3 octobre 2016, Serge-André Guérin est décédé après avoir été battu par un autre usager au Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) Argyll de Sherbrooke. L’homme de 74ans aurait été agressé pendant qu’il était au lit.
La victime résidait depuis deux ans dans une unité réservée aux patients qui souffrent de lourds problèmes cognitifs, comme l’Alzheimer ou la démence.
DES rECommAnDATIonS
Aucune accusation criminelle n’a été portée à la suite de l’enquête policière, dont les conclusions ont été dévoilées en avril dernier.
Quant à l’enquête interne du CHSLD Argyll, elle a donné lieu à 23 recommandations qui imposent la mise en place d’un plan d’action d’ici décembre.
«On apprend toujours de ces événements. Ce n’est jamais des événements que l’on souhaite», dit Marie-Robin Coleman, directrice adjointe des soins infirmiers.
Cette dernière assure que la majorité des pratiques au sein de ce CHSLD étaient conformes et que le personnel était suffisant, le soir du 3octobre 2016. Aucune sanction ou suspension n’a d’ailleurs été imposée.
Mais des caméras de surveillance supplémentaires seront ajoutées dans les aires communes, dont les corridors, pour que le personnel au poste de garde bénéficie d’une vision globale et complète partout au sein de l’unité.
Pour une question de sécurité, les recommandations suggèrent qu’un avis légal soit émis pour permettre de filmer dans les chambres. Cela pourrait bousculer le droit à la vie privée de cette clientèle, que la direction qualifie d’extrêmement vulnérable.
BouTon D’AlErTE
Le processus d’alerte est au coeur de plusieurs recommandations, considérant que le CHSLD Argyll a mis plus de 12heures avant d’informer les autorités des circonstances suspectes entourant le décès de M. Guérin.
Selon la présidente-directrice générale adjointe, Johanne Turgeon, les proches des deux résidents impliqués auraient été bouleversés par ce décès.
«Cette période a aussi été très difficile pour notre personnel», commente-t-elle.
L’organisation du travail au sein de l’unité a été complètement revue.
«Nous avons rapidement mis en place les mesures nécessaires pour comprendre ce qui s’était passé et minimiser les risques que cela puisse se reproduise», affirme Mme Turgeon.
Le rapport du coroner est toujours attendu dans ce dossier.