Le Journal de Montreal

Un gain difficile à interpréte­r

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Faut-il y voir un message de la part des Penguins de Pittsburgh?

Si on cherche des points de comparaiso­n avec les équipes qui ont dominé outrageuse­ment un rival lors d’un match en particulie­r, autant oublier la perspectiv­e que les Penguins ont envoyé les Predators de Nashville au tapis.

Quatre fois depuis le début des séries éliminatoi­res, on a enregistré des victoires par un écart supérieur à cinq buts. Une seule fois, l’équipe victorieus­e a gagné le match suivant. Par conséquent, les Predators, face à leurs chauds partisans, auront sans doute fait le vide et oublié les événements de jeudi soir.

Parce que, dans ce cinquième match, ce n’était pas chic. Les Penguins ont attaqué avec la rapidité de l’éclair, les Predators n’ont jamais pu se relever, titubant tout au long de la soirée devant une rafale de coups venant de toutes les directions.

√ L’attaque des Penguins s’est moquée de la réputée défense de l’adversaire.

√ Pekka Rinne a encaissé une sixième défaite contre aucun gain en carrière à Pittsburgh.

√ Matthew Murray a signé un jeu blanc, mais a-t-il été vraiment inquiété?

√ Les meilleurs effectifs des Penguins étaient au rendez-vous.

DANS L’ADVERSITÉ

On reconnaît souvent un champion dans l’adversité. Les Penguins ont sauté sur la patinoire avec la ferme conviction qu’ils étaient une équipe supérieure ou encore une équipe disposée à prendre tous les moyens pour sauver les meubles.

Ils ont appuyé leurs déclaratio­ns en affichant une tenue sans faille, sans reproches. Sidney Crosby a été une menace constante. Evgeni Malkin a signé sa meilleure prestation de la série finale. Phil Kessel, comme l’avait prévu Malkin, a marqué.

Et il y a cette énigmatiqu­e défense des Penguins, qui s’est amusée comme larrons en foire.

Pour la énième fois depuis le début des séries éliminatoi­res, je croyais que les défenseurs des Penguins s’écroulerai­ent devant la pression exercée par l’adversaire.

Ils avaient montré un premier signe inquiétant dans le quatrième match de la série contre les Blue Jackets.

Ils avaient soulevé des inquiétude­s lors des cinquième et sixième matchs contre les Capitals de Washington.

Ils avaient également connu certaines difficulté­s contre les Sénateurs.

Et, à Nashville, lors des troisième et quatrième matchs, on était en droit de se demander s’ils avaient encore les ressources pour contrer les attaques d’une équipe rapide.

Olli Maatta multiplait les gaffes. Brian Dumoulin causait des soucis à ses entraîneur­s. Ron Hainsey semblait avoir retrouvé son chandail des Hurricanes. Trevor Daley s’accrochait tant bien que mal. Ian Cole ne pouvait plus composer avec l’échec avant des Predators et seul Justin Schultz s’en tirait bien.

On pouvait s’interroger à savoir comment cette défense plutôt limitée au niveau du talent et surtout privée des services de son général, Kristopher Letang, pouvait, encore une fois, surprendre tout le monde surtout après avoir été bousculée et parfois matraquée depuis le début des séries?

Elle a réalisé l’impensable... une autre fois.

RINNE RETIRÉ TROP TÔT?

On dira que les Predators ont baissé les bras. On ajoutera que Peter Laviolette a peut-être retiré Pekka Rinne trop rapidement. Combien de fois avons-nous assisté à des remontées de trois buts depuis la première ronde des séries éliminatoi­res. Par contre, ce sont les Penguins qui ont dicté la tournure des événements.

Ils ont choisi un match pivot pour connaître leurs meilleurs moments de cette série finale. À tous les niveaux, ils ont surclassé leurs rivaux.

ET MAINTENANT?

À quoi faut-il s’attendre maintenant? À Nashville, demain, devant un public survolté, sur une patinoire où les visiteurs ont été bafoués par les Predators, les Penguins peuvent-ils reproduire leur match de jeudi?

Pourquoi pas? Dans tous les cas, cette défense aura profité d’un autre repos de deux jours. Ça ne peut qu’aider les Penguins.

Mais, il faudra que les Penguins soient aussi dynamiques et aussi dominants que lors du cinquième match.

Il faudra que Matt Murray réponde aux attentes, lui qui a éprouvé des ennuis lors des deux matchs disputés au Tennessee.

Par ailleurs, les Predators devront s’en remettre à leur plan A. En d’autres mots, l’architecte de ce plan demeure Pekka Rinne. Il est intraitabl­e à Nashville et c’est sur lui que repose la possibilit­é d’un match ultime à Pittsburgh.

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Malgré leur retentissa­nte victoire de jeudi, les Penguins n’ont pas été très impression­nants lors de leurs deux revers à Nashville.
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