La motivation à 1000 $

Je suis toujours fascinée par les propositions que nous avons collectivement pour aider les jeunes à rester à l’école. La dernière vient de Mitch Garber, qui propose de donner 1000 $ aux jeunes qui terminent leur secondaire. La proposition est audacieuse, mais je doute profondément de son efficacité.

DÉCroCHEur À 4 AnS

Le décrochage scolaire est souvent lié à plusieurs facteurs, et pas simplement à une absence de motivation scolaire. Saviez-vous qu’à l’âge de 4 ans, des professionnels sont capables de déterminer si l’enfant a de bonnes chances de décrocher ou de s’accrocher à l’école? C’est tôt.

Je crains fort qu’à leur entrée en première année ces mêmes enfants soient stimulés par un 1000$ à la sortie, alors qu’ils ne savent même pas encore écrire. Dans les faits, cet argent devrait être réinvesti entre 0 et 5 ans pour réellement avoir un impact sur le décrochage. Il faut arrêter de guérir. Il faut prévenir le décrochage bien avant que l’enfant ne mette les pieds à l’école.

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Une des facettes de la motivation scolaire, c’est la capacité de se projeter dans l’avenir. Être capable de se fixer des objectifs sur deux ou cinq ans. Pour un jeune du secondaire, cela correspond au choix qu’il aura à faire entre le cégep ou un diplôme professionnel. Ou encore entre des cours optionnels de sciences ou d’arts. Malheureusement, la majorité des professionnels scolaires chargés de l’accompagner dans ces choix ont été largement mis à pied dans les dernières années pour créer des économies de bout de chandelle.

Un autre aspect de la motivation est la motivation intrinsèque. C’est la motivation la plus efficace pour contrer le décrochage scolaire et elle est surtout liée au sentiment d’accomplissement du jeune. À son estime de lui. C’est une paye intérieure, rien à voir avec un 1000$.