Le Journal de Montreal

LE CHOC DES IDÉES

Les Penguins, une grande équipe

- José Théodore

la conquête de la coupe Stanley par les Penguins de Pittsburgh, une deuxième en deux ans et une troisième en neuf ans, les place dans la catégorie des grandes équipes de l’histoire et ce n’est pas fini. Ils me rappellent les oilers d’Edmonton des années 1980.

Ce que les Penguins ont réalisé n’est pas banal en cette époque du plafond salarial. Eux seuls et les Blackhawks de Chicago ont réussi à gagner trois coupes Stanley dans les années 2000. Leur noyau leur permet même de rêver à un troisième triomphe d’affilée l’an prochain, même si c’est loin d’être dans la poche.

Chaque année, ils sont dangereux et ça commence avec le capitaine, Sidney Crosby. Il est le joueur ultime et avec ce qu’il a accompli depuis un an, il vient d’entrer dans la légende. Je crois qu’on peut maintenant le placer dans la catégorie des plus grands joueurs de tous les temps avec les Wayne Gretzky, Bobby Orr, Mario Lemieux, Jean Béliveau et compagnie.

GrAnDE FAmIllE

Les jeunes Connor McDavid et Auston Matthews ont beau être talentueux, je crois que Crosby vient de leur montrer qu’ils ont encore des croûtes à manger avant de prétendre au titre du meilleur joueur sur la planète. On se demande où Crosby s’arrêtera.

J’ai joué pour quelques bonnes équipes dans ma carrière et je peux vous dire que je n’ai jamais vu une équipe talentueus­e former un groupe aussi uni que celui des Penguins. Lorsque Chris Kunitz a dit lors des célébratio­ns qu’il était triste que la saison se termine, ça illustrait bien le sentiment de fraternité qui règne chez les Penguins.

Cette harmonie repose en bonne partie sur les qualités de leader de Sidney Crosby, mais aussi sur celles du copropriét­aire majoritair­e, Mario Lemieux. L’ancien joueur étoile impose le respect et il est là tous les jours. Il est proche de l’équipe et il aime ses joueurs, qui le lui rendent bien.

Le directeur général, Jim Rutherford, a fait un travail remarquabl­e et pour avoir parlé à quelques porte-couleurs des Penguins, je peux vous dire que l’entraîneur-chef, Mike Sullivan, jouit du plus grand respect de la part de ses joueurs. Son message passe.

Il en faut beaucoup pour intimider les joueurs vedettes de nos jours, mais dans le cas de Sullivan, c’est presque le cas. Lorsqu’il parle, les joueurs écoutent. Il n’a pas peur de prendre des décisions et ses joueurs le suivent.

Il y aura des changement­s chez les Penguins, mais la chimie va rester. Les Oilers ont réussi à gagner la coupe en 1990 malgré les départs de Wayne Gretzky et de Grant Fuhr. La bonne nouvelle, c’est que le noyau des Penguins va rester en place avec les Crosby, Evgeni Malkin, Phil Kessel, Kristopher Letang, Matt Murray et la révélation, Jake Guentzel.

J’ai suivi Murray de près pendant la finale et il m’a tellement impression­né. Il est imperturba­ble. Il est fort mentalemen­t et techniquem­ent. Il doit juste améliorer sa mitaine. Il a gagné deux coupes comme recrue. Du jamais-vu. Il a tout un avenir devant lui.

DÉPArT DE FlEury

Bravo à Marc-André Fleury! Il a pu savourer cette coupe, contrairem­ent à l’an dernier. Letang lui a rendu tout un hommage. Fleury est non seulement le coéquipier idéal, il a augmenté sa valeur au cours des séries. C’était émouvant de le voir enlever son chandail des Penguins une dernière fois aux côtés de sa femme. Il a vraiment pris son temps et j’imagine qu’il a eu un pincement au coeur. Les Penguins lui doivent beaucoup.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

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