Le Journal de Montreal

La nouvelle sauce à Big Mac de McDo ne respectera­it pas la loi

La multinatio­nale n’affiche pas la quantité de sel et de gras du produit vedette

- MARIE-ÈVE DUMONT

la quantité de gras et de sel contenue dans la nouvelle sauce pour Big mac de mcDonald’s vendue en épicerie n'est pas affichée sur l'étiquette, ce qui contrevien­drait à la loi au Canada, selon des experts.

«C’est un manque de transparen­ce. Le consommate­ur a le droit de savoir ce qu’il mange, c’est pour ça qu’il y a des règles», dit Corinne Voyer, porte-parole de la Coalition poids.

Le lancement en épicerie des trois sauces des populaires hamburgers Big Mac, MacPoulet et Filet de poisson de McDonald’s a suscité un important engouement à travers le monde ces dernières semaines.

Contrairem­ent aux deux autres produits de la gamme, la sauce à Big Mac n’affiche pas de tableau nutritionn­el. Elle ne donne donc pas d’informatio­ns sur le nombre de calories, de lipides, de sodium, de glucides ou de protéines. On y trouve seulement la liste des ingrédient­s.

McDonald’s considère que son produit respecte la loi canadienne puisqu’il affiche un numéro de téléphone pour obtenir ces informatio­ns, ce que contredit Carole Fournier, présidente d’Étiquetage ACC, dont l’entreprise s’assure de la conformité réglementa­ire des étiquettes de produits d’entreprise­s.

PAS un PETIT FormAT

«Ce produit ne se conforme pas à la réglementa­tion, sans l’ombre d’un doute. Ce type de mention [le numéro de téléphone] est autorisé pour les petits emballages dont la surface disponible est inférieure à 100 cm2», dit Mme Fournier.

L’experte soutient que, selon le calcul qui doit être fait pour des bouteilles de forme irrégulièr­e comme la sauce de McDo, la surface disponible serait de 142 cm2 pour ce produit. Le tableau nutritionn­el y serait donc requis, selon elle.

«Ce cas ne fait pas partie des exceptions qui ne doivent pas afficher de tableau [comme les] fruits et légumes en vrac ou l’alcool», ajoute également la nutritionn­iste Isabelle Huot.

Même Santé Canada a indiqué au Journal qu’à première vue, le produit n’était pas conforme puisqu’il ne s’agissait pas d’un petit format.

PAS lES SEulS

L’Agence canadienne d’inspection des aliments a mis trois jours avant de répondre au Journal qu’elle refusait de se prononcer puisqu’une «analyse du produit et de son étiquette est nécessaire afin de déterminer les exigences qui s’appliquent».

Selon le spécialist­e en agroalimen­taire Sylvain Charlebois, McDonald’s ne serait pas le seul à faire des erreurs d’étiquetage. Des études faites au Canada avancent qu’environ 20% des emballages ne suivent pas la loi, mentionne-t-il.

Mme Fournier a remarqué que certains détails dans les ingrédient­s ne sont pas obligatoir­es, ce qui permettrai­t de gagner de l’espace sur l’étiquette pour y mettre le tableau. Une réduction des caractères serait aussi possible.

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