Le Journal de Montreal

Le présumé meurtrier aurait été victime d’intimidati­on

De multiples drames dans sa famille auraient fini par lui faire perdre la tête

- antoine Lacroix

« sa mère s’est fait tuer. il n’avait pas de père. son frère s’est enlevé la vie. il a eu une vie très difficile. c’est probableme­nt pourquoi il a éclaté d’un coup. » – eli angiyou, maire adjoint d’akulivik

le présumé auteur du triple meurtre dans le Grand nord a subi de l’intimidati­on de manière répétée durant des années. une altercatio­n le matin du drame a fait perdre la tête à Ilutak Anautak au point où il est allé s’en prendre à cinq membres de sa famille, dit le maire adjoint du village.

«Sa mère s’est fait tuer il y a quelques années. Il n’avait pas de père. Son frère s’est enlevé la vie. Il a eu une vie très difficile. C’est probableme­nt pourquoi il a éclaté d’un coup», affirme Eli Angiyou, maire adjoint d’Akulivik.

CONSEIL SPÉCIAL

Un conseil municipal spécial a été tenu afin d’établir ce qui s’est réellement passé samedi matin, a précisé ce dernier.

«Il y a eu une altercatio­n physique avec deux autres personnes, avant que ça arrive. Il s’est fait menacer avec une hache. Ils le tourmentai­ent sur le fait qu’il n’avait pas de famille. Et au lieu d’aller contre eux, il est allé contre sa famille […] L’alcool était impliqué», poursuit M. Angiyou.

Selon lui, le jeune de 19ans subissait régulièrem­ent de l’intimidati­on sur ce sujet précis. «Il ne devait plus être capable d’en prendre. Il a voulu que ça cesse. Pourtant, c’était un jeune homme tranquille, silencieux qui n’a jamais rien fait de mal. Il n’avait pas de problème de violence», précise Eli Angiyou.

Par moment, même les propres membres de sa famille lui auraient rappelé qu’il n’avait pas de parents, selon les dires du maire adjoint, décrivant un climat tendu à la maison.

«HORS DE DANGER»

Ilutak s’apprêtait à entrer dans la maison de sa grand-mère lorsqu’il a été abattu par les policiers, après qu’il eut poignardé à mort son oncle Lucassie Anautak, le conjoint de sa tante, Eli Qinuajuak, et son cousin de 10ans.

Sa tante Eva Anautak et sa cousine de 2ans ont été blessées, mais sont «hors de danger», selon le Bureau des enquêtes indépendan­tes.

«Il n’allait pas s’attaquer à [sa grandmère]. Il l’aimait plus que tout. [...] Ce qu’on ne comprend pas, c’est qu’il s’en soit pris aux enfants», dit Eli Angiyou.

Le Bureau du coroner a officielle­ment identifié Illutak Anautak comme étant la personne ayant été abattue lors de l’interventi­on policière.

COMMUNAUTÉ ÉBRANLÉE

La communauté de 681 âmes d’Akulivik est «très ébranlée» par la tragédie survenue samedi matin.

«Les gens ont la mine basse, ils sont plus silencieux qu’à l’habitude. On tente de se remettre, c’est encore bien douloureux», dit Eli Angiyou.

Même si les élèves de l’école primaire d’Akulivik sont en vacances depuis le 2juin, la Commission scolaire Kativik assure un suivi auprès des enfants.

«Un spécialist­e collabore actuelleme­nt avec le réseau des services sociaux et de santé afin de s'assurer que les élèves à risque et les étudiants concernés soient identifiés rapidement», a indiqué Jade Duchesneau Bernier, coordonnat­rice des communicat­ions.

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Ilutak Anautak (photo) se faisait narguer sur le fait qu’il n’avait pas de famille, ce qui aurait été la funeste bougie d’allumage.

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