Un chef compare les réserves à des prisons
VAL-D’OR | Un chef innu de la CôteNord a comparé le sort des gens vivant dans des communautés autochtones isolées à la vie en prison.
Selon le chef de Nutashkuan, une communauté de 800 habitants située sur la Côte-Nord, Rodrigue Wapistan, les Autochtones qui vivent dans sa communauté sont bien préparés pour un séjour en prison puisqu’ils se sentent de la même façon dans leur communauté.
«On est dans un système carcéral lorsqu’on vit dans une communauté. Les gens qui entrent en détention doivent sentir la même chose que nous autres. C’est comme ça qu’on se sent. J’ai des jeunes dans ma communauté qui doivent faire de la prison et ils me disent qu’ils sont prêts à en faire, qu’ils sont habitués», a-t-il dit.
Le chef a fait cette déclaration lors de son témoignage à la commission Viens, qui vise à analyser certains services gouvernementaux offerts aux Autochtones.
Cette commission a été instaurée par le gouvernement Couillard après que des femmes autochtones eurent allégué avoir été victimes d’abus de la part de policiers. Après deux enquêtes, le DPCP a jugé qu’il n’y avait pas assez de preuves pour accuser les agents.
D’ailleurs, la Sûreté du Québec devait témoigner à la Commission aujourd’hui, mais sa présentation a été remise au mois de septembre.
EXAMEN DE CONSCIENCE
Le professeur en sciences politiques de l’Université Concordia, Daniel Salée, a indiqué que le gouvernement devait faire un sérieux examen de conscience en ce qui a trait à ses relations envers les communautés autochtones.
«S’ils (les Autocthones) avaient plus la possibilité d’affirmer leurs priorités et d’agir en fonction de celles-ci et non en fonction de cadres définis par les Allochtones... Il faut reconnaître que l’écart qui s’est créé entre les Autochtones et les Allochtones est inacceptable pour une démocratie comme la nôtre», a-t-il souligné.
M. Salée a mentionné que, selon le Harvard Project on American Indian Development, les communautés autochtones qui s’en sortent le mieux sont souveraines puisqu’elles sont capables de prendre des décisions dans la majorité des domaines de la politique publique.