Nouveau revers pour Trump et son décret
Le président accusé de cibler les musulmans
LOS ANGELES | (AFP) la Cour d’appel de San Francisco a confirmé hier la suspension du décret anti-immigration de Donald Trump par un tribunal fédéral d’Hawaï, infligeant un revers supplémentaire au président américain sur cette mesure très controversée, accusée de discriminer les musulmans.
Les magistrats d’appel annulent en revanche une partie de la décision du tribunal de première instance et signalent que le gouvernement est dans son droit s’il revoit – et durcit – ses pratiques d’examen des dossiers d’entrée aux États-Unis.
«Nous confirmons l’injonction» qui bloquait un décret présidentiel interdisant l’entrée aux États-Unis des «ressortissants de six pays pour 90 jours», écrit la Cour d’appel de San Francisco.
«L’immigration, même pour le président, n’est pas un spectacle joué par une seule personne», stipule la Cour d’appel, ajoutant que Donald Trump, «en émettant ce décret, a excédé le périmètre de l’autorité qui lui a été donnée par le Congrès».
«Le tribunal de première instance n’a pas abusé de son pouvoir en instaurant une suspension préliminaire nationale», insiste-t-elle.
RAREMENT IMPLIQUÉS
Elle cite un rapport du Département de la sécurité nationale (DHS) qui note que la nationalité «n’est pas un indicateur fiable d’une activité terroriste potentielle» et que les citoyens des pays visés par le décret (Iran, Somalie, Libye, Syrie, Soudan et Yémen) sont rarement impliqués dans des activités terroristes aux États-Unis».
La Cour estime notamment que le président n’a pas suffisamment démontré que l’entrée des ressortissants des six pays visés, à majorité peuplés de musulmans, «nuirait à l’intérêt des États-Unis».
Hier, le porte-parole du gouvernement Sean Spicer s’est borné à déclarer que le gouvernement «continue de penser que le décret présidentiel est légal et sera maintenu par la Cour suprême».