Macron gagne son pari
Les résultats du premier tour des élections législatives françaises ont de quoi faire rêver ceux qui espèrent un grand déboulonnement de la classe politique actuelle.
Imaginez. Le mouvement La République en marche (REM) du président Emmanuel Macron n’a pas un an et, déjà, il est en voie d’obtenir une des plus fortes majorités de l’histoire de la 5e république. Avec 32,32 % des voix, il devrait avoir plus de 400 des 577 sièges de l’Assemblée nationale après le second tour.
DES GrEnAIllES
Parmi eux, des centristes, d’anciens socialistes et une poignée de gens de droite. 40 % des candidats de cette liste paritaire n’ont aucune expérience politique et ont soumis leur curriculum vitae via un site web.
Ne restent que des grenailles pour les autres. Le parti de droite, les républicains, passera de 226 sièges à moins d’une centaine et le Parti socialiste ne demeure grand que dans l’histoire, passant de 282 élus à moins d’une trentaine. Presque tous les anciens ministres ont été battus.
PAS D’EnTHouSIASmE
Ce succès de REM tient à deux choses. D’abord, les Français — qui ont élu Macron sans trop savoir ce qu’ils en pensaient — apprécient ce qu’ils voient jusqu’ici. La France, qui a mal à sa grandeur passée, aime que son président fasse la barbe à Donald Trump et Vladimir Poutine.
Mais ce n’est pas tout. Ce premier tour enregistre le plus faible taux de participation de l’histoire du régime. Sous la barre des 50 %, on ne peut parler d’enthousiasme.
Les Insoumis Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, qui en appellent aux patriotes, sont tous deux en fort recul. Avec REM et les vieux partis entre eux deux, les Français ne manquaient pourtant pas de choix.
L’opposition qu’Emmanuel Macron aura le plus à craindre, une fois ce cycle électoral complété, proviendra davantage de la rue que du parlement.