Il veut redevenir policier
Coupable de voies de fait, il demande la clémence du juge
TROIS-RIVIÈRES | Le policier trouvé coupable de voies de fait à la suite de l’arrestation musclée d’Alexis Vadeboncoeur souhaite la clémence du juge afin de pouvoir exercer son métier de nouveau.
En février 2013, Kaven Deslauriers et trois de ses collègues de la police de Trois-Rivières ont appréhendé Alexis Vadeboncoeur dans la cour du cégep. Celui-ci venait de faire un vol à main armée dans une pharmacie. Une caméra de surveillance a filmé les policiers en train de le rouer de coups alors que le suspect était couché à plat ventre, les bras en croix.
Après un procès, seul Deslauriers a été reconnu coupable de voies de fait simple, les trois autres policiers ont été acquittés.
PAS UNE VENGEANCE
L’avocat de Kaven Deslauriers, Stephen Angers, a rappelé au juge Steve Magnan, hier lors des représentations sur sentence, qu’il ne faut pas succomber à la pression populaire et infliger une sentence par vengeance.
Maître Angers a soutenu que les coups portés par Kaven Deslauriers à Alexis Vadeboncoeur représentaient un geste isolé et non prémédité. Il demande ainsi une absolution inconditionnelle pour éviter un casier judiciaire à son client, qui pourrait ainsi tenter de réintégrer de nouveau les rangs de la police.
«Être policier a toujours été le rêve de sa vie. Il n’a jamais envisagé de faire carrière dans un autre domaine», a poursuivi l’avocat.
Rappelons que les images de l’arrestation captées par une caméra de surveillance du cégep de Trois-Rivières le soir du 2 février 2013 avaient fait le tour du monde.
Il a été répété durant le procès que le suspect venait de commettre un vol à main armée dans une pharmacie de Trois-Rivières, ce qui avait provoqué un stress chez les policiers, qui devaient agir vite dans une situation à haut risque près d’un établissement d’éducation, le tout dans l’obscurité.
INTÉRÊT PUBLIC
De son côté, la Couronne, représentée par Me Aryanne Guérin, a demandé une peine suspendue ou une amende. Elle croit qu’une absolution inconditionnelle pourrait nuire à l’intérêt du public.
«Le message doit être clair que ça ne peut pas se passer de cette manière-là», a-t-elle dit.
Le juge Steve Magnan rendra une décision le 25 juillet. Il voulait prendre le temps de penser aux répercussions que pourrait avoir sa décision sur la crédibilité du système de justice.
«Comment le public va-t-il percevoir ma décision?», a expliqué le juge à Kaven Deslauriers, en disant avoir besoin de plus de temps pour réfléchir.
Cela faisait cinq ans et trois mois que Kaven Deslauriers était au service de la Sécurité publique de Trois-Rivières au moment des événements. Il avait été congédié au début du scandale, quand la vidéo avait fait surface.