Les Innus cessent leurs moyens de pression
SEPT-ÎLES | Deux ministres vont aller rencontrer les Innus de la CôteNord afin de calmer les tensions qui existent entre eux et des touristes qui pêchent le saumon sur la rivière Moisie.
Les Innus ont accepté hier de cesser leurs moyens de pression qui consistaient à aller pêcher au même endroit que les touristes.
La communauté innue de Uashat Mak Mani-Utenam veut devenir gestionnaire de cette rivière, considérée comme l’une des meilleures pour pêcher le saumon au pays. En mai, les Innus ont officiellement fait part de leur intention de ne pas renouveler leur entente de gestion de la rivière convenue avec le gouvernement du Québec il y a plusieurs décennies.
Ils demandent à Québec de racheter les pourvoiries privées du secteur pour leur en céder la gestion. Pour faire valoir leurs revendications, ils se rendent pêcher dans les zones réservées aux pourvoiries et dérangent au passage certains touristes qui peuvent débourser en moyenne de 1000 $ à 2000 $ par jour pour leur voyage de pêche.
C’est entre autres le cas à la pourvoirie Nipissis, qui détient un bail de droit exclusif pour la pêche au saumon atlantique sur une quarantaine de kilomètres de la rivière.
«On s’est fait dire par les clients : “si la situation ne s’améliore pas et qu’on n’est pas capable d’obtenir le produit pour lequel on paie, on ne reviendra plus’’», a déploré Charles Langlois, président de la pourvoirie.
INTERVENTION
Devant la situation qui s’envenime, la députée péquiste de Duplessis, Lorraine Richard, a demandé une intervention rapide du gouvernement.
Le cabinet du ministre responsable des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, a confirmé au Journal que celui-ci viendrait sur place rencontrer le conseil de bande le 22 juin, en compagnie du ministre de la Forêt, de la Faune et des Parcs, Luc Blanchette.
Devant cette réponse du gouvernement, le vice-chef de Uashat Mak Mani-Utenam, Jonathan St-Onge, a demandé à sa communauté de cesser les moyens de pression d’ici la rencontre.
«J’ai fait un appel au calme à la radio de la communauté hier, mais je ne peux pas tout contrôler», a dit M. St-Onge.
ACCOMMODEMENT
Les Innus plaident qu’on leur a injustement retiré leurs droits sur la rivière en 1861.
«Cette année-là, mes ancêtres y étaient. Une trentaine de familles ont trouvé la mort parce qu’elles avaient faim», a-t-il déploré.
La pourvoirie Nipissis a proposé aux Innus du temps de pêche dans son territoire, mais limité à des moments spécifiques de façon à ne pas nuire à la clientèle.
Elle n’a pas eu de retour de la part du Conseil de bande.