Le tueur de la maquilleuse enfin condamné
La soeur de Pina Rizzi, sauvagement tuée dans un cabanon à Montréal en 2009, est satisfaite et soulagée
La soeur d’une maquilleuse de vedettes sauvagement tuée à Montréal n’a pas manqué de lancer un gros «merci, merci, merci» au jury, lorsque le meurtrier a écopé de la prison à vie, hier.
Mary Rizzi n’a pu retenir ses larmes juste après que l’ex-militaire Jean-Philippe Tremblay eut été reconnu coupable de meurtre au premier degré.
«Merci pour ma soeur, qui ne peut pas parler elle-même», a-t-elle lancé.
Pina Rizzi, 47 ans, avait été brutalement tuée à coup de planches et d’un bloc de pierre le 2 août 2009. Elle venait de s’installer à Montréal après avoir travaillé des années aux États-Unis avec de grandes vedettes comme Bruce Willis, Angelina Jolie, David Bowie ou encore Morgan Freeman.
«Elle était aimée par ses collègues et tout le monde à Hollywood», s’est rappelé sa soeur Mary, hier au palais de justice de Montréal.
DE FÊTE À CAUCHEMAR
Le soir du drame, Pina Rizzi était d’humeur à la fête, après avoir passé quatre mois sans sortir. Son frère, qui est mort d’une crise cardiaque quelques années plus tard, s’en est toujours voulu d’avoir encouragé sa soeur à sortir ce soir-là.
Mais le chemin de Mme Rizzi a malencontreusement croisé celui de Tremblay. Les deux se sont retrouvés dans un cabanon de la rue Notre-Dame pour avoir une relation sexuelle, selon Tremblay.
«Pina n’était pas parfaite, elle a pris une décision qui lui a malheureusement coûté sa vie», a expliqué Mary Rizzi.
Selon ce que le meurtrier a dit aux policiers, Mme Rizzi l’avait critiqué à propos de ses problèmes érectiles et il l’a alors sauvagement tuée. Même si Tremblay n’avait pas prémédité le meurtre, le fait qu’il l’ait commis dans un contexte de séquestration ou d’agression sexuelle fait qu’il a été reconnu coupable de meurtre au premier degré.
PRISON À VIE
Il a donc écopé d’une sentence à perpétuité, sans possibilité de libération avant 25 années d’incarcération.
«Je voudrais m’excuser à la famille, aux amis, pour ce qui est arrivé», a dit Tremblay en regardant les proches de la défunte assis dans la salle d’audience.
Me Martin Latour de la défense a ensuite annoncé qu’il se pencherait sur la possibilité de faire appel. Il a toutefois rappelé que, comme le meurtre est survenu en 2009, Tremblay pouvait faire une demande de révision de détention après 15 ans. Cette mesure a depuis été abolie par l’ancien gouvernement conservateur.
« On est très content pour la famille de Mme Rizzi, qui a dû passer au travers de tout ça pendant des années, a pour sa part déclaré Me Catherine Perreault de la Couronne. C’est important de les accompagner, d’essayer de rendre cette expérience un peu moins douloureuse.»