Saisie de stupéfiants évaluée à plus de 2 M$
On a entre autres réussi à sortir du marché noir un demi-million de comprimés de métamphétamine
Une «quantité industrielle» de métamphétamine produite pour le compte des Hells Angels a été retirée du marché noir, jeudi. La valeur de la saisie est évaluée «minimalement» à 2,5 millions $.
Les 50 kg de métamphétamine saisis lors de cette opération d’envergure auraient permis de fabriquer pas moins d’un demi-million de comprimés de speed, selon la police.
L’enquête dans ce dossier a été amorcée au mois d’avril, à la suite d’une information reçue voulant que des producteurs de stupéfiants opérant dans la région de Montréal coupaient leur cocaïne et leur héroïne avec du fentanyl.
Le fentanyl, un opioïde environ 40 fois plus puissant que l’héroïne, est à l’origine de nombreuses surdoses mortelles un peu partout au pays, particulièrement dans l’Ouest canadien.
«Pendant notre enquête, deux personnes ont été victimes de surdoses, dont une qui s’est avérée mortelle. On soupçonne fortement que la drogue venait des suspects», a dit Mustaky Jean, commandant aux enquêtes au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
DES CRIMINELS CONNUS
L’enquête d’à peine quelques semaines s’est soldée jeudi avec l’arrestation de trois suspects qui seraient reliés aux motards criminels.
Patrick Gauthier, 40 ans, Alain Larocque, 53 ans, et Daniel Gilbert Veillette, 49 ans, ont notamment été accusés hier de possession de drogue dans le but d’en faire le trafic. Veillette est aussi accusé d’avoir eu en sa possession une morning star, une arme contondante populaire au Moyen Âge constituée d’un manche se terminant par une boule métallique hérissée de pointes.
Les trois hommes possèdent tous des antécédents judiciaires en matière de trafic de drogue. Ils sont connus des autorités pour avoir tissé des liens avec des membres des Hells Angels.
Gauthier et Larocque ont d’ailleurs été arrêtés au début des années 2000 et reconnus coupables d’avoir commis une infraction pour le compte d’une organisation criminelle.
Dix perquisitions ont également été menées au cours de la journée à Montréal, à Longueuil et à Trois-Rivières, permettant ainsi la saisie de deux barils renfermant 50 kg de métamphétamine en poudre.
«Il ne restait qu’à presser la poudre pour produire les comprimés de stupéfiants. On parle vraiment d’une quantité industrielle de métamphétamine», a dit le commandant du SPVM.
Lors des perquisitions effectuées dans des résidences, des véhicules et dans une chambre d’hôtel, les policiers ont également mis la main sur près d’un kilo de cocaïne, 630 grammes de cannabis et 160 000 $ en argent comptant.
Malgré cette importante saisie de stupéfiants, les policiers n’ont pas réussi à trouver le laboratoire clandestin où la drogue était concoctée.
Le SPVM demande d’ailleurs l’aide du public pour tenter de trouver cet endroit. Toute information susceptible de faire progresser l’enquête peut être transmise à Info-Crime, au 514 393-1133 ou directement au 911. – Avec la collaboration
de Michaël Nguyen