Colère à Londres après le violent incendie
Les manifestants reprochent aux autorités britanniques de ne pas avoir entendu leurs cris d’alerte
LONDRES | (AFP) Des manifestants en colère, après l’incendie de la tour Grenfell à Londres, ont envahi hier une mairie de quartier, dénonçant la gestion de l’immeuble, mais aussi la réaction de Theresa May face à ce drame qui a fait au moins trente morts.
Aux cris de «Pas de justice, pas de paix», une centaine de manifestants, proches de victimes ou survivants de l’incendie notamment, se sont engouffrés en après-midi dans la mairie de quartier de Kensington et Chelsea, où se trouve l’immeuble de logements sociaux dans l’ouest de Londres.
Plusieurs centaines d’autres étaient rassemblées à l’extérieur du bâtiment public, dans une atmosphère très tendue, reprochant aux autorités de cacher le nombre réel de victimes et de les tenir dans l’ignorance.
« HONTE À vOuS »
«Honte à vous», ont crié certains, avant qu’une marche vers la tour Grenfell ne rassemble quelques milliers de personnes scandant des slogans contre la première ministre britannique, dont la réaction au drame est très critiquée: «Theresa May, il est temps de partir!»
Un autre rassemblement avait lieu dans la soirée au niveau d’Oxford Circus, bloquant la circulation.
Les manifestants reprochent aussi aux autorités locales de ne pas avoir entendu leurs cris d’alerte concernant la sécurité du bâtiment de 24 étages, parce qu’ils provenaient d’une population majoritairement modeste.
Nombre d’entre eux ont affirmé qu’il n’y avait pas d’issues de secours, pas d’extincteurs, pas d’avertisseurs d’incendie. Le revêtement installé l’an dernier sur la façade aurait en outre favorisé la propagation du feu.
PLuSIEuRS DISPARuS
Hier, Stuart Cundy, un chef de la police londonienne, a souligné que le bilan de trente morts n’était que provisoire en raison du nombre de personnes portées disparues. Il a dit espérer que cela n’atteindra pas «un nombre à trois chiffres».
Certaines victimes pourraient n’être jamais identifiées, a-t-il craint, en raison de la chaleur dégagée par le brasier.
Près de 600 personnes habitaient dans cet immeuble de 120 appartements et, selon les médias britanniques, 70 personnes manqueraient à l’appel. Vingtquatre personnes étaient toujours hospitalisées, dont 12 dans un état critique.
MAY CRITIQuÉE
Theresa May a rendu visite hier à des blessés à l’hôpital. La veille, elle s’était rendue sur les lieux du drame pour rencontrer pompiers et policiers, mais n’était pas allée à la rencontre des habitants, qui le lui reprochent violemment depuis.