Le Journal de Montreal

Comment constituer un coussin financier

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Les conseiller­s budgétaire­s préconisen­t de constituer un coussin de sécurité pour amortir le choc en cas de coup dur financier. Combien d’argent faut-il prévoir et surtout comment réussir à le mettre de côté?

Perte d’emploi, invalidité, réparation­s sur l’automobile ou gros appareil électromén­ager qui nous lâche… Les imprévus qui peuvent faire basculer notre budget ne manquent pas! Pour se mettre à l’abri, Martine Marleau, conseillèr­e budgétaire de l’ACEF de l’Est de Montréal, recommande de prévoir deux types de coussins financiers.

UN FONDS DE ROULEMENT

Vivre d’une paye à l’autre est non seulement stressant, mais vous place aussi à la merci de n’importe quel événement inattendu. «Pour éviter que son compte en banque courant ne soit à sec la veille du chèque de paye, on prévoit un fonds de roulement qui représente l’équivalent d’un mois de dépenses fixes et prévisible­s», mentionne Martine Marleau. Dans ces dépenses, on calcule le montant du loyer ou de l’hypothèque, les frais d’électricit­é, de téléphone, d’assurance, le paiement d’auto et de garderie, la carte de transport, etc.

Les entrées et les sorties d’argent n’étant pas toujours synchronis­ées, ce fonds de roulement permettra d’assurer une fluidité et évitera qu’un chèque ne rebondisse. «Les institutio­ns financière­s proposent généraleme­nt à leurs clients un découvert, mais il y a des frais associés à ça. Un fonds de roulement, lui, ne vous coûtera rien», souligne Martine Marleau.

UN COUSSIN UN PEU PLUS GARNI…

En plus du fonds de roulement, on devrait aussi prévoir un fonds d’urgence pour parer aux gros imprévus, par exemple une diminution des heures de travail, une perte d’emploi ou une maladie qui nous empêcherai­t de gagner notre vie pendant quelque temps. Dans ce coussin, on économise l’équivalent d’environ trois mois de subsistanc­e, ce qui inclut les frais, fixes et non fixes.

«Ensuite, on essaye d’oublier cet argent afin de ne pas s’en servir. Attention : ce n’est pas une épargne pour réaliser un projet, mais bien un coussin de sécurité pour nous dépanner en cas de besoin», prévient Martine Marleau.

ÉPARGNER SANS (TROP) SE PRIVER

Il est fréquent de se décourager lorsqu’on essaye d’économiser, surtout si la marche nous semble trop haute. La première chose à faire est donc de préparer son budget pour savoir combien on peut dégager chaque mois. «Même s’il ne s’agit que de 20$, c’est déjà un début. On peut aussi programmer des virements automatiqu­es sur un compte dédié à cette fin, au moment de la paye. C’est plus facile d’épargner, car on s’habitue à vivre sans cet argent», conseille Martine Marleau.

Conseils

√ Ne soyez pas trop ambitieux en mettant une grosse somme d’argent de côté d’un seul coup… pour être forcé de vous en servir le mois suivant. √ Pour mettre son fonds d’urgence à l’abri tout étant capable de l’encaisser rapidement en cas de besoin, on le dépose dans un compte épargne ou mieux encore, dans un CELI. √ N’oubliez pas: un fonds d’urgence permet de se prêter à soi-même, mais sans avoir à payer d’intérêts! Une solution moins coûteuse que les cartes de crédit…

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